Roo Panes au Ministère, le folk paisible qui fait du bien
LIVE REPORT – Un dimanche soir à Montréal, en compagnie du songwriter britannique Roo Panes, en tournée pour présenter son nouvel album “Quiet Man”.
Contrairement à la capitale française, la mégalopole québécoise de Montréal n’est pas friande des concerts en semaine. Il est donc habituel de se retrouver dans une salle de concert un dimanche soir, la veille d’un retour au charbon. Le Ministère finit par afficher complet.
Après une première partie assurée par le Montréalais Bud Rice, c’est en trio que Roo Panes débarque sur la scène du Ministère. Une lumière lui éclaire paisiblement le visage, tout en ombre et lumière, tandis que des volutes de fumée tournoient mollement avant de se fondre dans la salle. Derrière les trois hommes, plusieurs guitares, une à douze cordes, une mandoline aussi.
Troubadour contemporain
L’Anglais vient défendre son dernier album, Quiet Man, sorti en juin dernier. Gardant “Lullaby Love” pour clore son concert, Roo Panes pioche les chansons de son set son catalogue bien rempli. “Sing for the Wind” de Little Giant, “Corner Of My Eyes” et “Summer Thunder” de Peperweights ou encore “Land of the Living” de son deuxième EP, paru en 2013.
Agrémentés des harmonies de ses deux acolytes, le folk de Roo Panes est des plus classiques. Pas de batterie, quelques percussions seulement, et un kick parfois. Très influencé par Dylan, jusque dans les rythmiques et arpèges de guitares, l’Anglais apporte tout de même sa touche. Dans sa façon de chanter surtout, dans sa façon de délivrer ses textes, et de prononcer chaque mot avec prudence tel un troubadour contemporain au timbre chaud et enveloppant.
Presque gêné, l’homme paraît réservé. Il explique parfois le choix des chansons qu’il interprète ce soir-là, certaines qu’on lui avait demandées en concert, une qu’il a fait au soundcheck quelques heures plus tôt et qu’il a eut soudainement envie de rejouer, une qui lui a pris quatre ans à écrire… La foule est très enthousiaste et respectueuse, ce qu’il ne manque de remarquer. “I love you guys” finit-il par lâcher, le sourire en coin, après une salve d’applaudissements et de cris de joie.
On note également la superbe “Quiet Man”, qui a donné son nom au dernier album du songwriter, la jolie “Ophelia” ou la fameuse “Tiger Striped Sky” remixée à “Dancing In The Dark” de Bruce Springsteen et chantée en duo avec Josh Flowers, l’un des deux musiciens l’accompagnant.
En rappel, c’est sur “You Know Me Well” que le choix du trio se porte. On finit par remettre nos manteaux, nos écharpes, nos bonnets, et on redescend sur Mont-Royal le cœur plein d’un bonheur lénifiant, qui vient clôturer notre semaine de la plus harmonieuse des façons.
Le 14 novembre au Pop-Up du Label à Paris (déjà complet).
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Photos : Emma Shindo