Festival d’été de Québec : CHVRCHES, Tire le coyote et Okies

LIVE REPORT – Notre Festival d’été de Québec est lancé ! Pour ce premier week-end du festival, on est allé écouter Okies, CHVRCHES et Tire le coyote. Une bien belle journée.

La découverte folk : Okies

Notre première journée au Festival d’été de Québec commence en douceur avec les gagnants du prix FEQ du Bluesfest d’Ottawa qui ont fait revenir le soleil sur la place d’Youville. Originaire de Gatineau, (et non d’Oklahoma comme le laisserait penser leur nom de scène) la formation est présentée comme grande amatrice de Fleet Foxes, Andy Shauf et Patrick Watson. Sur scène, le timbre de voix maniéré de Phil Goodman, le lead-vocal, est comparable à celui de Joe Newman d’alt-J, qui sans surprise figure également dans leurs influences.

Le quatuor propose de la pop-folk bien foutue, bien que peu originale. On entend par moment très distinctement des passages marqués par leurs groupes fétiches. Percussions de alt-J, harmonies à la Fleet Foxes, nappes mélodiques à la Bon Iver de For Emma… Leur premier EP Once a Fisherman from Spain sorti il y a un mois à peine, on est certain que cette belle expérience live va leur ouvrir des portes pour la suite.

En concert le 27 juillet au Quai des brumes (Montréal).

Soulever des montagnes avec CHVRCHES

Direction les Plaines d’Abraham, où le groupe écossais CHVRCHES ouvre la soirée pour alt-J. En habitué de festivals et de live, CHVRCHES propose un set propre et engageant, entamé avec “Get Out”, tiré de leur dernier album Love is Dead. Leur pop-rock sucrée est facilement associable à celle de Paramore. Pas étonnant d’entendre leur collaboration avec Hayley Williams dès la 2e chanson du set (“Rise Above”).

Lauren Mayberry, la fée-chanteuse du band à la voix Katebushienne fait le liant entre les trois musiciens à coup de petits sauts, tourbillons et mouvements de cheveux. Vêtue d’un tutu rose et de maquillage noir à la Black Swann, la jeune femme concentre tous les regards sur elle. “Anywhere”, “The Mother We Share”, “Graves”, “Leave a Trace”, “Miracle”, les titres de leurs trois albums sont enchaînés sans réels enrichissements de leurs versions studio. Néanmoins, CHVRCHES comme bien des formations anglo-saxonnes sait faire le show, et leur set est bourré de cette énergie communicative et épique qui te donne envie de soulever des montagnes.

Tire le coyote, le poète du 418

Pour notre fin de soirée, retour scène Hydro-Québec où Benoît Pinette, Tire le Coyote, a été programmé en concert gratuit. Le carré d’Youville est bien rempli pour ce concert un peu spécial à la maison. Pour l’occasion, le Québécois a invité 12 choristes à se joindre à lui sur scène. Cela fait déjà un an et demi que Tire le coyote présente son dernier album, Desherbage à travers le Canada. Pourtant, seule une petite partie du public répond positivement lorsque Tire le coyote demande si certains sont déjà venus à ses shows. Et le silence se fait lorsqu’il demande avec humour si certains ont des questions. Place à la musique.

Tire le coyote revisite les titres de son dernier album, ainsi que des classiques de son répertoire habituel (sa reprise de Lana del Rey, “Chainsaw”, “Ma révolution tranquille”, la toujours sublimement tragique “Jesus”). Un duo romantique (“Une chanson d’amour en sol standard”), une chanson en acoustique sur le devant de la scène (“Jolie Anne”) ou un déferlement de solos de guitares sur “Confetti” (super tandem de Simon Pedneault et Shampouing, qui n’hésite pas à présenter Benoît Pinette comme l’un des plus grands poètes du 418). Le plaisir se lit sur tous les visages, sur scène, et dans le public. Tout le monde est comblé, comme toujours avec Tire le coyote.

Photos : Emma Shindo