Francouvertes soir 5 : Jeremy Lachance, Désarroi, La Fièvre
LIVE REPORT – Pour cette reprise des préliminaires des Francouvertes, le Cabaret du Lion d’or accueillait Jeremy Lachance, Désarroi et La Fièvre.
C’est toujours une question de timing entre les Francouvertes et le gouvernement. Alors que les trois derniers rounds des Francouvertes reprennent enfin après plus de six mois de pause, le passage en zone rouge de Montréal a été annoncé à peine quelques heures avant le coup d’envoi de la 5e soirée. On se dirige vers le Lion d’Or avec un plaisir non simulé. Carpe diem.
Jeremy Lachance brise la glace
Pas facile de briser la glace de cette reprise face à un public disséminé entre des tables éloignées et un Lion d’or vidé de sa belle effusion propre aux Francouvertes. Jeremy Lachance, ses trois musiciens et sa choriste prennent un bon tour de chauffe avant de paraître petit à petit plus à leur aise. Les instrumentalisations pop-rock aux sonorités d’ailleurs sont travaillées et les nuances apportent beaucoup au texte tantôt chanté, tantôt parlé de Jeremy Lachance (une belle diction en prime). Le Québécois prend lentement possession de la scène et semble moins fébrile sur son titre “Je ne parle pas portugais” puis sur “Une maison peu commune” revisitée, une chanson qui figurait sur son EP du temps de son projet La Barrique et qui vient clôturer un set encore un peu timide.
Désarroi, le clair-obscur
Désarroi, le projet de Marc Antoine Gagnon est celui qui nous avait le plus tapé dans les oreilles avant la pandémie. Quelle belle confirmation live que ce set bien construit jusque dans chaque petite transition, grâce au soutien de quatre musiciens. Les ambiances sont mélancolico-rock à accents folk et superbement introduites et poussées pour atteindre des paroxysmes puissants et libérateurs (“Isolé”). Les mots ne sont pas joyeux mais on perçoit toujours un peu de lumière dans chaque chanson, où des ombres se font et de défont par vague (magnifiés par de beaux jeux de lumière en clair-obscur au passage). Enfin, ce timbre de voix perché nous émeut beaucoup, dans une touchante naïveté emplies de fêlures.
La Fièvre en bombe
La scène s’est vidée de ses instruments pour le dernier concert de la soirée. Le duo électro-pop La Fièvre fonctionne aux machines. Concrètement, La Fièvre c’est Yelle sous amphet dans un sous-sol berlinois. Zéa Beaulieu-April, hypnotisante, danse et scande les textes en interpelant le public, avec le soutien de Ma-Au Leclerc aux machines. Les filles ont des choses à dire, et des choses sur le coeur, et ça se sent. Elles sont survoltées. Tous les maux sociaux actuels passent à travers leur plume, pulsés par des beats lourds et sauvages (et des notes de thérémine de temps à autre). Le projet s’inscrit dans les tendances du moment, mais musicalement pour nous, il mériterait un peu de matière et un peu plus de clarté.
Classement provisoire :
– Ariane Roy
– Vendou
– Jessy Benjamin
– Narcisse
– La Fièvre
– La Faune
– embo/plébite
– Aramis
– Désarroi
Photos : Emma Shindo
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