Francouvertes soir 6 : Sandrine St-Laurent, Ambre Ciel, Étienne Coppée

LIVE REPORT – Après la soirée rap, au tour de la soirée chanson-folk aux préliminaires des Francouvertes. Une bien belle soirée avec Sandrine St-Laurent, Ambre Ciel et Étienne Coppée, trois artistes passionné.e.s et plein.e.s de talents pour un festival de belles mélodies.

Après la soirée rap aka le soir où je me sens parfois loin de ma mère patrie, au tour de la soirée que j’attendais le plus. La soirée folk-chanson, douceur, cocon et compagnie. Celle de Sandrine St-Laurent, Ambre Ciel et Étienne Coppée.

Sandrine St-Laurent, à suivre de près

Sandrine St-Laurent, visiblement nerveuse, ouvre le bal avec trois musiciens et deux choristes féminines, toustes avec une touche de rose poudré sur les épaules. Il faut plusieurs minutes à la jeune femme pour poser sa voix et entrer petit à petit dans son set, entre interventions parfois enfantines et problèmes de justesse. Elle semble de plus en plus à l’aise lorsqu’elle retourne derrière son piano pour la belle “Chanson triste mais pas trop”, qu’elle nous confie avoir écrit à ses proches, ne sachant comment leur exprimer ses sentiments autrement.

Le timbre de voix est touchant, les mélodies sont mélancoliques et l’ambiance vaporeuse. C’est définitivement mieux au fil de la performance. On sent plus d’assurance et de consistance au niveau de la voix (sur “Boutures” notamment, et son accompagnement acoustique piano-contrebasse-guitare). Très belle mais curieuse fin de show, avec la triste et un poil déprimante “Remparts”. Bien que fervente amatrice de chansons déprimantes, une “Pamplemousse” ou une “L’éléphant” du début de show auraient sûrement fait plus l’affaire. Cela dit, on ne peut s’empêcher de se dire que cette artiste a un gros potentiel et déjà d’accrocheuses compositions. À suivre !

Dans la stratosphère d’Ambre Ciel

Ambre Ciel et ses pièces ambiantes dépouillées prennent la suite. Durant les premières minutes instrumentales (harpe, machines, piano, percussions, violoncelle, alto) on est d’abord transporté dans une salle de massage d’un spa nordique. Les quelques mots chantés pleins de réverb’, presque onomatopées, ne sont qu’un ornement aux arrangements planants, entre un Sigus Rós et une Enya léthargique.

Niveau expressions scéniques et excitation des 5 musiciens, on serait plus sur un concert d’orchestre de chambre pour initié.e.s puisque les ambiances flottantes et minimalistes sont au cœur de la musique d’Ambre Ciel. Les arpèges de la harpe et les longues tenues des cordes finissent de ralentir notre rythme cardiaque et de nous plonger dans un état semi-conscient entre des nuages et une petite rivière de montagne. Un projet intéressant mais pas forcément facile d’accès pour le grand public.

Gourou Coppée

Arrivée toute en douceur, regards caméras et transition ASMR pour Étienne Coppée qui se présente barbe hirsute et petite fleur dans les cheveux avec la très belle “Autour de moi”. Non dénué d’humour et de sourires coquins face cam, Étienne Coppée joue quelques nouvelles chansons en plus des titres de son premier EP sorti l’année passée. Ambiance soirée hippie autour du feu de camp avec les potos, où chacun y va de ses harmonies dans la bonne humeur. Deux choristes et trois musiciens (de qualité, Bruno St-Laurent de Vendôme, Simon Kearney et Julien Comptour de Mort Rose/Corail) tantôt derrière des guitares, tantôt derrière des micros (“Demain”).

Des airs de concert du dimanche après-midi à l’église… Pour “Couvre-feu”, le Québécois quitte son piano pour un ukulélé et s’avance sur le devant de la scène aux côtés de Flavie, sa coloc (tient-il à préciser tant l’alchimie est palpable) pour un moment intime et réconfortant. La grande messe se finit debout sur “Rien de plus grand”, six voix dans un même souffle, en harmonie. Un bien bel univers, des chansons bien construites et une aisance scénique inégalable. Nous aussi on veut faire partie de la secte Coppée.

Classement provisoire :
– Étienne Coppée
– Vendôme
– Calamine
– J.A.M.
– Ambre Ciel
– Douance
– Oui merci
– Tremble
– Super Plage

Crédit photos : Frédérique Ménard-Aubin