Dead Chic, l’évidente rencontre à suivre
LIVE REPORT – Quand la crise accouche d’un projet inattendu, on court le découvrir. Retour sur un lundi soir à Besançon, où est officiellement né Dead Chic, groupe à suivre de l’année.
Tout commence par un mail promo qui attire notre oeil. Dans l’objet, deux noms loin de nous être inconnus : Andy Balcon et Damien Félix. Si les groupes d’origine de ces deux musiciens (respectivement Heymoonshaker et Catfish/Bigger) étaient déjà des valeurs sûres, l’association des noms promettait encore davantage, ce qu’a immédiatement confirmé le premier single, “Too Far Gone”. On reconnaît très vite la patte de chacun : la voix toujours parfaite d’Andy et la guitare teintée de réverb de Damien. Mais dans Dead Chic, la rencontre se fait dans une ambiance western. On imagine les étendues désertes, les roses de Jericho qui roulent au sol, les ceinturons revolvers. La chaleur et la tension, mais un peu sous contrôle.
“Too Far Gone” est l’exemple criant du single qui fait son job, à savoir te donner envie de beaucoup plus. Alors direction Le Bastion à Besançon, pour le premier et seul concert du groupe jusque là. Le lieu est idéal. Retranchés entre les murs de Vauban, installés autour de tables hautes devant la scène, on retrouve avec bonheur cette atmosphère chaude et moite des petits lieux de concert. Ce sentiment d’être dans un endroit où la musique suinte des murs. Lieu de création, de répétition, de proposition, qui permet encore et toujours ce genre de rendez-vous au milieu de la tourmente. (M.E.R.C.I.)
Chaleur cinématographique
Le groupe débarque sur “Pain Love Joy” et les premières secondes fixent leurs intentions. C’est une grosse vague de son et d’énergie qui déferle immédiatement. Cette puissance est soutenue par Rémi Ferbus à la batterie, qui accompagnait Andy Balcon sur son projet solo ces dernières années et qu’on trouvait déjà incroyable de solidité. Côté mélodie, on ne sait plus trop où donner de la tête entre les claviers de Mathis Bouveret-Akengin et les riffs de guitare de Damien Félix. On n’est pas loin de penser au “Misirlou” de Dick Dale & The Del Tones quand résonne “The Man In The Mirror”, et on retrouve définitivement le penchant pour la beauté cinématographique tendance western spaghetti chez Dead Chic.
Mais le groupe est loin de se réduire à cela. Beaucoup moins présent à la guitare dans ce projet, Andy Balcon a toute la place souhaitée pour se concentrer sur le reste. Le chant d’abord. Et avec la voix qu’on lui connaît, c’est lui qui finit de teinter chaque titre de l’énergie qui l’habite. Sublime et épurée introduction de “Good God”, caressante profondeur vocale de “As Seasons”, séduction affirmée sur “It Takes The Long Road”. Mais aussi sur son jeu de scène. Les fins connaisseurs d’Heymoonshaker présents dans la salle n’auront pas été surpris, mais les autres auront sûrement eu le plaisir de découvrir que la façon de se mouvoir d’Andy Balcon est d’une efficacité redoutable pour faire grimper la température.
Le groupe à suivre
Joueur et intense avec le public et avec ses compères, il aura surtout été la preuve flagrante que la magie opère au sein de ce groupe. Parce qu’il est assez rare de voir un premier concert se dérouler avec autant d’assurance et de fluidité, mais surtout de complicité entre quatre musiciens, comme celle qu’on a vu sur le magistral titre de clôture “The Belly”. Eux qui n’ont pris que quelques jours pour se découvrir et se construire autour de ces nouveaux titres savent déjà faire discuter leurs instruments (aaah, ce petit échange entre Rémi et Mathis, et ces tête-à-tête entre Damien et Andy) et partager tout le plaisir qu’ils ont à jouer ensemble.
Le résultat final est d’une maîtrise et d’une classe folles.
Une musique racée, puissante, fièvreuse.
Dead Chic, une évidence.