Festival de la poutine : un 15e anniversaire inoubliable
COMPTE RENDU – Pour une première à Drummondville, on peut dire que musique et poutines font un divin adage. Retour sur les concerts des Trois Accords, Bon Enfant et Lou-Adriane Cassidy.
Un rêve devenu réalité. Ce n’est non sans émotions que nous avons pu nous rendre pour la toute première fois (toute toute première fois) au Festival de la poutine de Drummondville pour une soirée exquise. Musicalement et gustativement. La quintessence de l’expérience québécoise, on vous le dit.
Car qui dit Festival de la poutine, dit foodtrucks de poutines à gogo, frites croustillantes, fromage en grain fondant, sauces brunes twistées et recettes revisitées. Et après s’être rempli goulument les panses, direction la scène principale pour une soirée de musique francophone. Au menu, la bouillonnante Lou-Adriane Cassidy puis les chaleureux Bon Enfant. En conclusion de soirée, les Trois Accords, enfants terribles de Drummondville venus célébrer les 15 ans de leur festival, tel un Johnny Hallyday au Stade de France.
Lou-Adriane Cassidy, la fougue et l’audace
Ambiance bon enfant (sans jeu de mot intended) à Drummond’ d’un public de tous âges ayant bravé les orages et profitant de l’accalmie pour venir se déhancher sur les récents albums de Lou-Adriane Cassidy (Lou-Adriane Cassidy vous dit: Bonsoir) et Bon Enfant (Diorama). Lou-Adriane Cassidy confirme une nouvelle fois son statut d’animal scénique au timbre incroyable, donnant toute son énergie à interpréter “Ecoute”, “J’espère encore que quelque part l’attente s’arrête” ou “Entre mes jambes” et conclure festivement accompagnée du public avec “Réponds”. On apprécie les arrangements live, qui donne à son set de rock agité un côté ardent et revendicateur, ponctué de solos de ses instrumentistes et de parenthèses explosives où tout le groupe fusionne. Plus 1000 pour la nouvelle orchestration de “La Petite Mort” !
La messe Bon Enfant
S’en suit Bon Enfant minus Alex Burger à la basse (en tournée pour son projet solo) toujours aussi efficace. La formation de six musiciens, parfois sept, fait défiler les chansons de leur dernier album paru fin 2021. L’énergie est partagée sans rechigner, batterie précise, claviers lumineux, tambourin de folie et voix tonitruante. Le groupe invite Lou-Adriane Cassidy pour un “Magie” chanté en trio pour encore plus d’explosivité incantatoire. Il faut dire que le public apprécie tout particulièrement retrouver les anciens titres, “Aujourd’hui”, “Petites batailles” et “Faux pas”. Pendant 1h, Bon Enfant régale une Drummondville qui se dandine, avant de laisser la place aux Trois Accords.
Les Trois Accords : en famille
La scène est dégagée pour la grande équipe des Trois Accords, à six sur la grande scène, à leur habitude. La soirée affiche complet et on vous confirme qu’il est bien difficile de trouver une place dans cette grande marée humaine. L’émotion était palpable pour les Québécois qui annonce un nouvel album à l’automne (dont ils interprètent le premier single, “Piscine hors terre”) et n’auront de cesse de remercier toute l’équipe de ce festival cher à leurs cœurs (de rockeurs). Une équipe qui les rejoindra sur scène pour une “Saskatchewan” finale, attendue de pied ferme.
On n’a absolument rien à redire du set de 90 minutes des Trois Accords. L’enchaînement des hits (qu’on ne pourra pas tous nommer, vous les connaissez !) ne laisse aucun répit aux voix, aux bras et aux pieds tous enrôlés dans la grande communion de ces classiques québécois. On est toujours impressionné par cette foule de générations rassemblées autour de textes drôlissimement absurdes que chacun entonne avec passion et dévouement. Un spectacle à vivre au moins une fois dans sa vie !
Le reste des photos :
Crédit : Emma Shindo
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