Francouvertes soir 1 : Cure-pipe, Reno McCarthy et Bourbon
LIVE REPORT – La 27e édition des Francouvertes a ouvert ses portes pour la première soirée de préliminaires de la saison.
Voilà. Cela faisait un an que nous jubilions comme des flétans sur la rive, et voilà qu’elle arrive, enfin : la vingt-septième édition des Francouvertes. Au programme : sept soirées préliminaires rien que pour le mois de mars, suivies des demi-finales (trois soirs en avril) et, bien évidemment, la grande finale tant attendue. Du condensé, du neuf, du lourd. Nous sommes prêtes, déjà bercées par la voix envoûtante de notre préférée : Isabelle Ouimet.
Pour ouvrir cette toute première soirée, Thaïs (artiste invitée), accompagnée de son synthé, entonne quelques mélodies suaves et planantes. Reconnue pour son hit “La nuit te ressemble” utilisé par la télésérie Emily in Paris, Thaïs semble portée par l’assurance d’une envolée de carrière récente et prometteuse. Et c’est tant mieux pour elle ! Mais difficile d’apprécier quand l’excitation de la découverte des trois groupes à venir est si forte. Passons donc au cœur du sujet.
Bourbon
Défini comme un projet folk-rock par David Bourbonnais lui-même, nous admettons un côté folk marqué et même ponctué de quelques rythmiques trad, mais le côté rock est moins évident (moins assumé ?), surtout si nous comparons la proposition aux deux suivantes (mais ne nous avançons pas trop). Reconnaissons toutefois l’humour grinçant de Bourbonnais, son aisance sur scène et sa capacité à s’entourer des meilleures : Mélanie Venditti à la guitare et au violon, Agathe Dupéré à la basse, Lisandre Bourdages au drum et Alex Guimond au clavier et voix. Le quator de musiciennes est parfait. Une belle première, sans pour autant être un coup de cœur.
Reno McCarthy
Imaginez le soleil couchant sur une route rectiligne, les paysages arides qui défilent, vous êtes sur la route 132 ou 66 (selon vous), rien autour, seules vos pensées qui divaguent sur la langueur d’une note qui s’étire à l’infini. Puis le fracas, l’orage, l’éclair en plein cœur du road trip. Nous voici dans l’univers de Reno McCarthy, planant, divinement rock, jouissif. Les beat aux percussions donnent un côté original à cette proposition sonore que l’on peine à affilier ou classifier (mais pourquoi donc vouloir classifier ?). Les riffs de guitare nous emportent, la voix, la beauté des textes (en français) nous convainquent et nous nous laissons transporter, sur cette route, sur cette chaise de cabaret, et oui, nous finissons par danser. Une très belle découverte.
Cure-pipe
Le jeune band en émergence ne manque pas d’énergie pour clôturer cette soirée. Originaires du Saguenay et semblant tout droit sorti.es des années 1970, ces jeunes musicien.nes nous parlent d’amour et de haine (bonne haine, on nous précise) via un rock psychédélique et survolté qui les hisse en première place du palmarès. À sept sur scène, trois guitares, beaucoup de cheveux tournoyants, il est vrai que cette proposition ne peut nous laisser indemnes. La voix feutrée (un effet “vieille radio” semble être ajouté) de Thomas Dakin Perron oscille entre celle de Julian Casablancas (oui oui) et de Gab Bouchard (moustache inclue), elle s’entoure parfaitement de la fièvre rock’n’roll de ses “donneurs d’organes” comme il aime appeler ses musicien.nes. Le groupe fait preuve d’une habitude de scène, d’une technicité et d’une jeunesse tout à la fois ! On salue la prouesse.
Après cette soirée rock comme on les aime, nous attendons impatiemment les prochain.es : Rossomodo, Claudie Létourneau et Jeanne Laforest.
Classement provisoire :
1. Cure-pipe
2. Reno McCarthy
3. Bourbon
Le programme de la semaine prochaine pour les soirs 3 et 4 des préliminaires !
Lundi 20 mars : Jeanne Côté, Renaud Gratton, Katia Rock
Mardi 21 mars : Héron, Marie-Céleste, Velours Velours
Texte : Elise Denis – Photos : Emma Shindo
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