Noonzy et dEUS : la toujours flamboyante scène belge à la Laiterie

LIVE REPORT – En tournée européenne pour How To Replace It, dEUS était de passage à la Laiterie, avec Noonzy dans ses bagages. Retour sur une belle soirée.

On se souvient de Balthazar en première partie de dEUS, un jour de 2011. On se souvient que les premières parties, on ne les loupe jamais, encore moins quand elles sont belges. Voir Noonzy débarquer seul avec une guitare, au milieu d’une scène déjà pleine de dEUS, a quelque chose d’intrigant. Arnaud Stockbroeckx de son vrai nom vient d’Anvers et rappelle un peu Paolo Nutini, avec une touche de Jack Johnson, une dose de Warhaus et des fulgurances à la Adam Green. Des influences multiples, qui traversent des titres aux sonorités parfois tropicales et parfois bien plus folk. Est-ce utile de préciser ce qu’on préfère ? La légèreté et l’humour qui transparaissent dans les paroles finissent de nous convaincre que l’esprit belge est bel et bien là. Une première partie surprenante mais réjouissante, petit bonbon acidulé, certes loin de ce qui suivra, mais qu’on ira écouter de plus près.

La part belle à la nouveauté

Le reste de la soirée, on sait comment il va se passer. On va essayer de se retenir de chanter et de danser pendant les trois premiers titres. Parce qu’on est dans le pit, qu’il faut tenir l’appareil photo et que ça ferait désordre, là devant. On va ensuite filer dans la fosse et profiter comme il se doit de ce groupe qu’on a rejoint depuis 20 ans et qu’on ne quitte plus depuis. Et puis on va kiffer. On kiffe toujours avec dEUS. On le sait. Ça ne manquera pas. Et ça n’a pas manqué.

Le concert est forcément centré sur les titres de How To Replace It, cet album aux sonorités multiples comme seuls les musiciens de dEUS savent en proposer. C’est d’ailleurs le titre éponyme qui ouvre le set, avec ses timbales gérées par Stephane pendant qu’Alan s’assoit derrière la batterie pour approfondir encore l’effet hollywoodien de cette entrée en scène. On pourra encore et toujours apprécier la multitude de setlists rendues possibles avec la discographie de dEUS, qui choisit ici d’écarter les singles “1989ou “Love Breaks Down”, au profit de “Man Of The House”, “Pirates”, “Dream Is A Giver” ou “Le Blues Polaire”. Pas forcément les plus évidentes à articuler avec le reste, mais définitivement audacieuses à présenter, et c’est bien ça qui nous intéresse après 30 ans de groupe.

dEUS restera toujours dEUS

Alors ne nous leurrons tout de même pas trop, les anciens titres sont plus que toujours source de joie incomparable. On ne peut pas résister à “Instant Street” ou “Fell Of The Floor Man”. Et quand débarque “Nothing Really Ends” et sa nouvelle peau, on sent la fin de concert arriver. Heureusement, dEUS reste dEUS et ils ne nous lâcheront pas sans finir au sommet de leur énergie. Avec “Bad Timing” et “Sun Ra”, c’est la moi d’il y a 20 ans, celle qui les voyait pour la première fois sur la tournée de Pocket Revolution, qui est comblée.

Et tant pis si le concert a été marqué par quelques petites imprécisions et problèmes techniques. Tant pis s’il n’a pas tout à fait fait salle comble. Tom reste Tom, avec son énergie incroyable qui le fait sauter et tout donner à son public. Klaas reste Klaas, d’un sérieux inébranlable avec son violon et ses claviers. Alan reste Alan, toujours ondulant et vivant ses lignes de basse. Mauro reste Mauro, avec sa voix de crooner et sa classe indéniable. Stephane reste Stephane, entre force et douceur toujours concentré sur son estrade. Cette recette-là ne change pas. Et si on se demande bien comment c’est possible, comment après tant d’années, le combo reste inégalé, on finit vite par oublier toutes ces considérations inutiles. Ils sont là. Et pourvu que ça dure.

Interview du batteur de dEUS, Stephane Misseghers, à lire ici