MT Jones et Jalen Ngonda : l’affiche soul de l’année à Django
LIVE REPORT – Cela faisait un bout qu’on n’avait pas assisté à un bon concert de soul. On en a eu deux excellents pour le prix d’un, grâce à Jalen Ngonda et MT Jones.
Huit ans déjà que Jalen Ngonda avait tapé dans l’oreille de Rocknfool après une première partie québécoise. Cinq ans qu’on attendait un vrai premier album de ce garçon, après son EP Talking About Mary sorti en 2018 et ce “Don’t You Remember” redoutable, et enfin, ENFIN, il est là. Avec Come Around and Love Me, Jalen Ngonda est prêt à faire le tour de la France pour les présentations en bonne et due forme. Avec donc Strasbourg et l’espace Django en premier arrêt.
Jalen Ngonda, fils spirituel d’Otis Redding et Prince
Il fait salle comble. Le public est là, impatient, et réserve un bel accueil au frontman et à ses 3 musiciens, encore en décalage horaire après leurs dates américaines. “On est basé en Angleterre mais on vient de là-bas”. La précision était-elle nécessaire ? Pas vraiment. Parce qu’il n’y a vraiment que les Américains capables de jouer de cette musique-là. Comprendre : de la soul, de la vraie. De celle qui déborde de groove, qui suinte la classe et qui se joue lunettes de soleil sur le nez (merci au claviériste Mike Buckley d’avoir respecté la tradition). Les quatre musiciens déroulent leurs titres avec une aisance elle aussi toute américaine. On sent la machine rôdée, on sent les interludes préparés, on sent l’énergie dirigée vers la vente de l’album.
Mais c’est le jeu et cet album brille sur scène, en grande partie grâce au jeu de basse ultra présent qui fait chalouper la salle. On sent le printemps arriver avec des titres comme “Just Like You Used To” ou “What A Difference She Made”. Sans oublier quelques rappels bienvenus de son EP avec notamment la parfaite “Don’t You Remember”. C’est la voix de Jalen qui restera néanmoins la pépite à découvrir dans ses envolées aigues. S’il est souvent comparé aux immenses Marvin Gaye ou Curtis Mayfield, pour la flamboyance de son style sûrement, on serait plutôt d’avis de le placer au croisement d’Otis Redding et de Prince. Et c’est avec bonheur qu’on profite de deux titres en pur guitare-voix, qui montre là toute l’étendue du talent vocal du garçon.
Ne jamais manquer une première partie
Et on pourra dire qu’on a été gâté ce soir-là, niveau talent vocal. Juste avant Jalen Ngonda, c’est MT Jones qui ouvrira la soirée. Il n’y aura pas eu adhésion plus rapide que ce soir dans le public. Entre les regards étonnés, les sourires de connivence, et les “ah oui, quand même”, l’Anglais de Liverpool séduit tout de suite. Sa soul à lui est forcément plus dépouillée, sans groupe pour le soutenir. Mais son pied battant fort la mesure au sol et sa guitare suffisent amplement à nous embarquer. La faute à une voix à la Paolo Nutini qui détonne fort.
Sa touchante présence scénique convainc facilement le public de le suivre dans toutes ses demandes, pour taper des mains ou l’accompagner au chant. Même sa reprise de “Don’t Let Me Down”(pari plus que risqué que de reprendre les Beatles), met tout le monde d’accord. C’est une réussite, et une chance incroyable d’avoir pu voir un artiste comme MT Jones jouer seul pour nous. Vivement le prochain passage en groupe.