Ouverture de la Route du Rock été 2024 : le feu sous la glace
FESTIVAL – La Route du Rock nous offre une soirée internationale pour l’ouverture de cette édition été 2024. ML Buch, Ghostwoman et Chalk, déjà du haut niveau.
Comme à son habitude, l’édition été 2024 de cette Route du Rock s’ouvre sur une soirée à La Nouvelle Vague. Et en général, j’aime ces soirées-là très fort. Parce que je suis plus adepte des concerts en salle qu’en plein air (mais le Fort de Saint-Père fera toujours exception). Mais surtout parce qu’il y a toujours parmi l’affiche un nom que j’attends plus que les autres dans toute l’édition. Cette année, c’est Chalk. Et je suis donc bien contente qu’ils jouent à La Nouvelle Vague ce soir.
Danemark – Canada – Irlande : la sainte trinité du soir
Mais d’abord, ML Buch. Toujours compliqué de commencer cette soirée-là. Parce que c’est l’été, qu’il fait beau, et que les gens n’aiment pas forcément s’enfermer si tôt. Ont-ils tort ? Oui. Ils ont tort parce qu’ils ont manqué un set hors du temps. Avec son costume noir oversize, sa queue de cheval blonde, sa simplicité apparente de femme un peu timide, ML Buch sert une sorte de musique électronique planante mais sombre, entre claviers et guitare. Classieux. Élégant. On ne s’étonne pas vraiment que cela vienne du Danemark et de Copenhague. La ville de la petite sirène. Celle qui vous envoûte et vous fait sombrer avec sa voix. Précisément.
Vient ensuite le groupe Ghostwoman. Ça commence vite et mal pour moi. Ils sont deux, lumières rouges et stroboscope. Tout ce que j’aime (non). Il me faut une bonne quinzaine de minutes avant de me rendre compte que je suis pourtant en train d’onduler et de taper la mesure. Que s’est-il passé ? La magie canadienne. Même si Ille Van Dessel, la batteuse, est belge, Evan Uschenko vient d’Alberta, dans le grand ouest canadien. Un pays d’ “ignorance et de grossièreté” comme il il le dira lui-même avant de nous remercier de notre si grande politesse dans l’écoute. Ce sera la rare intervention entre 2 titres. Dans la lignée d’un Brian Jonestown Massacre auquel on aurait enlevé tout le superflu (déso Joel Gion, je t’aime tu le sais), croisé avec le côté sexy des Kills (les cheveux blonds de la batteuse ?) on est devant un groupe qui souffle le chaud et le froid. Le désert, gelé la nuit, brûlant le jour, dans lequel on verrait quelques grosses cylindrées débarquer soudain sur l’unique route qui le traverse. Une petite claque lancinante et vrombissante que tout le public aurait voulu voir s’éterniser.
Mon top 1 de la Route du Rock été 2024 : Chalk
Et les tant attendus Chalk. N’en jetez plus. Je les attendais, je savais pourquoi. Irlandais sans album à leur actif, seulement des EP (Conditions I & II), ils sont pourtant déjà bien établis grâce à leur mélange incroyable de musique de club et de guitares. Une tendance déjà appréciée avec Vlure, mais qui ici est beaucoup BEAUCOUP plus dark. Une obscurité qui n’est pas sans rappeler les plus sombres morceaux des compatriotes de The Murder Capital. Cette obscurité coulerait-elle dans le sang irlandais ? Sûrement. Mais ce qui épate, c’est la facilité avec laquelle on passe d’un titre en presque batterie-voix à vous choper aux tripes, à un titre techno pur, puis à la voix métalleuse de Ross Cullen. C’est inexplicable et indescriptible, même si certains tenteront au retour : “dans un club à 3h du matin, oui, là on manquait peut-être d’alcool et d’acides”. Si je comprends la première partie de cette phrase, je m’oppose fortement à la fin. Nul besoin de quoique ce soit de plus que la musique de Chalk pour tripper très très fort. Je m’arrêterais là parce que je ne suis pas encore remise.
À voir en live. ABSOLUMENT.