Francouvertes : Naïma Frank, Delphine, Kat Pereira

COMPTE RENDU – Suite du marathon musical des préliminaires aux Francouvertes : soir 3 des préliminaires.

Nous poursuivons notre marathon musical aux Francouvertes avec six découvertes, deux “ex” et un sacré brassage de cartes niveau palmarès. Retour sur deux soirées déterminantes. Commençons par le lundi (soir 3 des préliminaires), et demain nous vous raconterons le mardi (soir 4) !

Le lundi, c’est R’n’B

Pour ce troisième soir, le panel est entièrement féminin et nous nous en réjouissons ! Trois formations musicales menées par trois compositrices-interprètes accompagnées de leurs musicien·nes, sans oublier notre ex d’envergure : Lydia Képinski !

Et c’est avec son hit “Premier juin” que Lydia réchauffe le cabaret. En acoustique, cela rend toute sa douceur au tube dansant que nous lui connaissons bien. La suite sera plus “techno beat” puisque Lydia doit casser des nouvelles tounes (c’est la règle) et que son prochain album promet d’être plus énervé.

Accompagnée de Blaise au mix, elle nous partage donc ses nouvelles productions dont on retient une belle poésie textuelle supplantée de basses grasses et vibrantes qui feraient frémir le loup du bois. La lecture des commentaires reçus à la suite de sa participation aux Francouvertes (21e édition) est drôle et permet de briser la glace pour accueillir les concurrentes de cette troisième soirée.

L’expérimentée Naïma Frank

Lorsqu’elle arrive sur scène, Naïma Frank nous éblouit : ornée d’un voile rouge et d’un costume rosé simple mais non moins élégant, il nous semble impossible de rester insensible à sa prestance scénique. Et bientôt, sa voix nous fera le même effet. Une voix soul capable de traverser la gamme au complet sans vriller, c’est impressionnant.

Avec ses deux musiciens, elle nous dévoile un R’n’B texturé, un brin soul, un brin jazzy, témoignant d’une expérience de show évidente. Nous relevons dans ses textes un discours important d’empouvoirement et de libération quant aux injonctions subies par les femmes. Un bémol pour l’effet slam du spoken word qu’elle emprunte trop souvent à notre goût. Naïma Frank se classe troisième du palmarès provisoire.

Delphine, langoureuse et solaire

Au tour de Delphine de nous convaincre de son R’n’B langoureux et chargé d’un historique relationnel qu’elle reconnaît douloureux. Malgré des textes assez sombres, Delphine nous garantit une énergie solaire sur scène.

Instrumentalement parlant, la qualité des musicien·nes est indéniable. Mathieu Leguerrier, coproducteurice et claviériste, est impressionnant au keyboard. Sans oublier notre chère Marie-Anne Tessier (déjà maintes fois croisée sur les planches du Lion d’Or) qui a le don du tempo impeccable. La basse groove, les rythmiques sont bonnes, mais… Mais on ne sait pas, il y a quelque chose qui ne prend pas. Un plat dommageable qui lui vaut une place dangereuse dans le palmarès : la sixième place. 

La “vraie” Kat Pereira

C’est Kat Pereira qui se charge de conclure cette soirée R’n’B-soul, non sans une bonne dose de pop cette fois-ci. Originaire de St-Roch-des-Aulnaies, elle fait partie de ces artistes chanceux·ses qui s’inspirent du fleuve pour écrire. Son EP Vert de lichen, réalisé en collaboration avec Félix Petit (Hubert Lenoir, Les Louanges), sortira cette année.

Kat Pereira est une habituée du Lion d’or, elle est déjà venue en tant que musicienne-accompagnatrice de formations sélectionnées lors de précédentes éditions (on pense à Laura Niquay). Ce lundi soir, elle trépigne de nous dévoiler la “vraie” Kat Pereira, multi-instrumentiste à la pop colorée. Son côté professionnel et son aisance sur scène savent convaincre : elle se place deuxième dans le palmarès, tout juste derrière Muhoza et sa troupe. Bien que rafraîchissante, sa proposition n’offre rien de nouveau sous le soleil et nous laisse un peu sur notre faim (de loup !).

Classement provisoire :
1. Muhoza et sa troupe
2. Kat Pereira
3. Naïma Frank
4. Dogo Suicide
5. Oli Féra
6. Delphine
7. Mélodie-Jade
8. Alex Leblanc
9. De Mal En Pire

Texte : Elise Denis – Photos : Emma Shindo