Un concert envoûtant et raffiné : Blanco White illumine le Théâtre Beanfield

COMPTE RENDU — Blanco White a lancé sa tournée nord-américaine au Théâtre Beanfield de Montréal. On y était, on vous raconte cette magnifique soirée.

Ça faisait longtemps qu’on n’était pas allé dans l’Ouest de Montréal. Probablement pour Charlie Cunningham en 2023. Un compatriote lui aussi allé étudier la guitare en Andalousie, qui n’est pas sans rappeler l’homme de la soirée : Blanco White.

On aurait presque pu passer à côté de ce concert. Le tout premier d’une tournée nord-américaine du Britannique dont le dernier long jeu, Tarifa, est sorti en 2023. Un récent single, “Fish In The Reeds”, laisse à penser qu’un nouvel album devrait paraître dans pas long.

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Fairhazel, une première partie réussie

Trêve de bavardages et direction le beau parquet du Théâtre Corona (Beanfield maintenant). En première partie, Blanco White a invité le Britannique Fairhazel qui avait déjà tourné avec Blanco White et son groupe il y a quelques années.

Musicalement ça match bien avec la tête d’affiche. Fairhazel (Hugh Macdonald de son vrai nom) propose des ballades mélancoliques et harmoniques qui ne tombent jamais dans la déprime. Une pincée de lumière supportée par un jeu de guitare (acoustique) folk et un timbre de voix étendu qui nous fait penser aux maîtres The Tallest Man On Earth ou Gregory Alan Isakov entre autres. Ces derniers ont un point en commun, ils ont tous les deux vécu en Afrique du Sud.

Les interventions de Fairhazel sont drôles et lui donnent beaucoup de charme. De l’anecdote du chalet aux Minions, de sa bourde en ouvrant pour Jade Bird (dont on vous conseille largement le nouvel album) aux t-shirts de merch‘ arrivés en Colombie-Britannique au lieu du Québec en passant par son expérience de vie à Paris qui lui a laissé un beau français parlé, lui qui s’est désormais installé à Nashville. Une première partie est réussie quand on a envie d’en découvrir plus à la fin du set. Mission accomplie, on sort notre téléphone pour en savoir plus.

Blanco en trio

Blanco White entre sur scène sur les coups de 21h00. Formule trio pour cette tournée-ci. Les amis Charlie Schnurr au violon-claviers et voix d’ange, Cameron Potts aux percussions, machines et guitares. Pourquoi changer de bonnes habitudes ? Au centre, Josh Edwards (Blanco White) et ses trois guitares (électrique, acoustique et charango). L’équilibre est bon et permet de restituer les ambiances des titres originaux.

Malgré plusieurs petits problèmes techniques, le groupe qui n’en est pas à son premier spectacle s’en sort avec brio. La setlist est réadaptée par les musiciens, mine de rien. Les premières notes de “Une noche más” qui ouvre le concert font crier le théâtre de contentement. Pendant le reste du concert, le public se montre attentif et passionné.

Blanco White pioche dans son dernier album (“Cornered Tigers”, “Green Eyes”) mais fait plaisir aux spectateurs en interprétant “El Buho”, “Colder Heavens” ou encore “Ollala”. Tout est délicat dans les arrangements. Quelques nappes électroniques éthérées, le charango bien sûr qui apporte du percussif, les mélodies du violon, les apports bien dosés des percussions (pas de batterie vous l’aurez compris)… Sans oublier les harmonies vocales qui s’ajoutent au timbre de voix puissant, si caractéristique du Britannique. On voyage au son de “Samara” et on se délecte autant des moments en groupe qui stimulent notre dopamine, que des moments solo en guitare-voix (“We Had a Place In That Garden”).

Quelques chansons du tout premier EP trouvent leur place pendant le concert (“Chalk”) et le temps passe à vitesse grand V. 1h10 de beautés qui nous ont serré le cœur, bercé, apaisé et transporté dans une réalité parallèle lumineuse. Quelle voix, quel univers, quelle musicalité. Aisé de vous annoncer que ce concert entre dans notre top 3 de l’année 2025.

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Photos : Emma Shindo