Mathis Akengin, le concert porteur de belles promesses
LIVE REPORT – Mathis Akengin prépare un album et on était sur ses terres bisontines pour découvrir son très beau set. Excellente surprise.
Si tu lis nos articles, tu as déjà entendu parler de Mathis Akengin. Derrière les claviers au sein de Dead Chic, il officie également sur d’autres beaux projets mais c’est son projet solo qu’on est venu voir à La Rodia samedi dernier. Et on attendait ça avec impatience, après les titres déjà sortis et ce qu’ils présageaient.
On connait les références du garçon : Nils Frahm, Agnes Obel, Chilly Gonzales, Woodkid… Leur point commun est évident : les claviers. Et ce sont bien eux qui sont au centre du set de Mathis Akengin. Littéralement, puisqu’en arrivant dans la salle, on découvre le set-up non pas sur scène, mais au pied de celle-ci, face à nous, qui nous plaçons en demi-cercle tout autour. De quoi voir pleinement les doigts du prodige du piano virevolter sur les touches de son clavier incliné dès les premiers titres.
Naviguer entre les styles
Car oui, le début du concert est une entrée en matière très instrumentale. Comme pour présenter l’évident talent sans non plus trop nous en dévoiler. “Voltige” en est le parfait exemple, à écouter en boucle puisque déjà sorti. Mais une fois l’évidence démontrée, place au reste. Et le reste est d’une cohérence finalement assez inattendue, tant Mathis navigue dans des styles différents. La beauté mi-classique mi-poétique de “Passage des fleurs”, dédiée à son grand-père et à ses origines turques, est une belle transition. On y entend les influences du songwriting de Patrick Watson, qui aura d’ailleurs le droit à sa cover, avec “Adventures In Your Own Backyard”, tant la filiation fait sens. On naviguera aussi dans une “Mer d’hiver” en duo, avec la présence de Claire Passard au micro aux côtés de Mathis. De quoi montrer que chanter en français n’est vraiment pas un problème.

C’est le titre “Vingt Dieux”, lui aussi en français, qui surprend le plus mais résume finalement le mieux l’univers de Mathis Akengin. Chanson carrefour entre la puissance du spoken word, la poésie des textures sonores, le rythme imparable aux sons électro… Au départ prévu comme un duo avec Nikola, on a droit ce soir à une version solo et elle est immense. Le public du club de La Rodia, bien rempli pour l’occasion, ne s’y trompe pas. Au point de créer l’émotion chez Mathis lui-même, enfant du serail, ravi de voir ses titres reçus si positivement. Il n’aurait pas pu en être autrement. Le moment aura été parfait pour le découvrir dans cet univers si propice, comme chez lui, avec une telle proximité. Et avant la sortie de son premier album, prévu lui, comme il l’annonce, pour 2026. Vivement.
