On y était : Half Moon Run au Big Band Café
On nous avait prévenues : merci de “reporter notre voyage dans la mesure du possible” en cette journée de grève nationale. Mais, il y a des artistes que l’on décide d’aller voir quitte à passer outre les conseils bien avisés de la SNCF. Malgré notre train annulé, le problème technique d’un des wagons du train que l’on a décidé de prendre en remplacement, et la pluie battante qui nous a accueillies en gare de Caen, il était inenvisageable de ne pas voir en concert le soir même Half Moon Run au Big Band Café d’Hérouville-Saint-Clair.
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Après une première partie assurée par Aidan Knight, les quatre Canadiens débarquent sur la scène du BBC pour un concert mené tambour battant. Un set légèrement différent de celui de leur récente tournée européenne. C’est “Warmest Regards” qui ouvre la soirée, dans une douceur mielleuse. Les garçons ont un peu de mal à entrer dans le concert sur les premiers titres, on sent notamment Conner (guitare-clavier) un peu en dedans, alors que Dylan (batterie) est pendant un moment le seul à s’adresser au public. Pourtant dans ce public parsemé, les corps se meuvent, les paupières se ferment alors que les lèvres scandent naturellement des brides de paroles, jetant quelques regards complices vers ses voisins. Bien sûr, “Call Me In The Afternoon”, “She Wants To Know” et “Full Circle” sont les titres les plus applaudis bien que certains extraits de Sun Leads Me On, parviennent presque à attiser un enthousiasme équivalent.
Le vent se lève vers le milieu du set, quand les Canadiens, visiblement plus détendus se lancent dans leur version dynamite de “Drug You” avec son doublée de percussions et ses répliques d’harmonies. On ne le dit pas suffisamment, mais qu’est-ce qu’il est fort ce batteur-percussionniste qui pied gauche sur le charleston, pied droit sur la grosse-caisse, main gauche sur la caisse-claire et les toms, et main droite sur un clavier assure deux parties littéralement dissociées. Cet homme, c’est l’illustration même de “l’homme-orchestre”. Sur son côté gauche, Isaac le petit dernier venu en renfort il y a quelques années maintenant, a gagné en assurance et en prestance, percussionniste-guitariste-touche à tout, il épatant derrière ses claviers ou lorsqu’il double certaines rythmiques de percus. Mieux : il commence même à attirer les regards d’ordinaire rivés sur le duo d’avant-scène charismatique Devon-Conner. C’est vrai que j’aurais aimé un peu plus d’aspérités et de moments moins formatés tournée mais je n’ai absolument rien à redire sur leur performance, tant musicalement on frôle, encore une fois, la plus pure des perfections.
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Set-list : Warmest Regards / Turn Your Love / Narrow Margins / Unofferable / Works Itself Out / Hands In The Garden / I Can’t Figure Out What’s Going On / Call Me In The Afternoon / Drug You / Need It / Devil May Care / Everybody Wants / The Debt / She Wants To Know / Consider Yourself / bis : Trust / Full Circle / I Shall Be Released (The Band)
Texte : Emma Shindo | Photos : Sabine Swann Bouchoul