A la rencontre des labels VOL 4 : Marc Thonon (Atmosphériques)

Quatrième volet de nos rencontres avec les directeurs artistiques. Cette fois-ci c’est Marc Thonon du label Atmosphériques qui a bien accepté de répondre à nos questions. Pourquoi Atmosphériques ? Pour la même raison que les autres labels que j’ai décidé de contacter : un directeur artistique ouvert, un catalogue de qualité (Medi, Charlie Winston, Wax Tailor, Louis Chedid, pour ne citer que mes artistes préférés de la maison).
  • Quand on est artiste, comment fait-on pour attirer l’œil et l’oreille de Marc Thonon ?

C’est surtout mon oreille qu’il faut attirer, j’ai un ou deux crédos dont le fameux “less is more”. Je suis en train de signer une artiste dont le complice m’a simplement envoyé UN SEUL TITRE avec deux lignes “normales et sympathiques”. J’ai écouté, flashé, ai demandé à entendre d’autres titres. Au cinquième, je leur ai donné RVS, on a eu une relation musicale complice d’emblée, on signe dans les prochains jours.
  • Y a-t-il un groupe qui vous a mis un gros électrochoc ces derniers temps ?

Au niveau international, mon coup de cœur l’année dernière fût AVI BUFFALO. Sinon, sans langue de bois, je suis généralement fan de ce que je signe… j’ai pris une claque en studio avec MEDI et Tony Berg et Joseph d’Anvers m’a bluffé dans la prod de son 3ème album. Je pourrais aussi parler de l’album de Mélanie Laurent avec Damien Rice, du travail d’orfèvre…. J’adore aussi les singles mais alors là je vais surprendre, je trouve que Katy Perry est imparable, tout comme Aloé Blacc et même des trucs inavouables comme Taio Cruz … Je peux me délecter du Broken Bells, du Gaetan Roussel. Il y a un titre incroyable sur le dernier Leon Russel: “If It Wasn’t for bad“. En électro j’ai flashé sur Caribou, découvert sur Nova, Sondre Lerche me touche beaucoup, l’album d’Anna Calvi est extrêmement intense, cela me rappelle les débuts de Patti Smith. Et puis je trouve que Louis Chedid a sorti un des plus grands albums français des dix dernières années !
  • Beaucoup d’artistes français chantent désormais en anglais, qu’en pensez-vous ?

Je n’ai rien contre l’utilisation de l’anglais si c’est de l’anglais qui roule à gauche, moi qui suis belge, les erreurs grammaticales ou l’accent qui ne passe pas l’hexagone, cela me dérange franchement. Je suis très exigeant sur les textes en Français, je situe la barre très haut : de Maxime Le Forestier à Cabrel en passant par Bashung, Souchon et Louis Chedid justement. Récemment, les auteurs français qui m’ont impressionné s’appellent Florent Marchet, Benjamin Biolay, Arnaud Fleurent Didier et Gaetan bien sûr. Nous sommes en train de travailler sur un album solo de Didier Wampas et j’adore sa sincérite, sa poésie et son humo(e)ur.
  • Nos Artistes :

 

voix sublime, climats envoûtants, par contre rien que je n’aie jamais entendu, une grande chanson et ce sera parfait !
Quelqu’un a dit un jour que chaque chanson des Beatles avait généré un courant musical. Ici c’est Tomorrow Never Knows auquel la basse est empruntée. Il y a un peu du Echo and the Bunnymen aussi. Super climat mais : où est le titre qui tue ?

J’ai grandi à Liège comme eux, je trouve ça encore un peu “jeune” à mon goût, petite réserve sur l’accent anglo-américain mais j’ai l’impression qu’ils sont très jeunes justement donc qu’il y a une marge de progression. A encourager.

Propos recueillis par Sabine Swann Bouchoul