Route du rock 2017, collection hiver : Juniore, Barbagallo, Goat Girl et Teenage Fanclub
LIVE-REPORT – Rocknfool est à La Route du Rock pour la collection hiver. À la Nouvelle-Vague, à Saint-Malo, lumière sur Juniore, Barbagallo, Goat Girl et Teenage Fanclub.
On avait lu, à propos de Goat Girl, dans la presse anglo-saxonne, qu’elles étaient le meilleur groupe de rock actuel. Meilleur, on ne sait pas. Mais intriguant, c’est clair. Goat Girl c’est quatre nanas. Signées chez Rough Trade avec seulement deux chansons et quelques concerts dans les clubs anglais, elles n’ont même pas deux ans d’histoire. Elles ont déjà joué en France, lors du festival des Inrocks. On les avaient loupées.
À la Route du Rock, on découvre leur musique entre le garage, psyché et le post-punk. On ne savait pas vraiment comment qualifier leur musique, on a préféré “wavy rock”. Parce qu’il y a autre chose. Des harmonies très folk, une batterie lourde et surtout la voix incroyable de Lottie, la chanteuse. Trente minutes de concerts et des titres déjà bien accrocheurs à l’oreille. “Scum”, “Country Sleaze”. Pourquoi on dit intrigantes ? Parce qu’elles ne lâchent pas les chevaux sur scène, elles jouent avec le frein à main, mais étrangement, ça fonctionne. Ah, et elles non plus, elles n’ont pas vingt ans.
Barbagallo se rappellera de ce concert à Saint-Malo. Le batteur de Tame Impala n’a pas été épargné par les problèmes techniques. Pas de son au niveau de la basse, une interruption de plusieurs minutes – après le premier titre – qu’il a fallu combler. Le public est impatient, il veut de la musique. Le jeune homme essaie de meubler comme il peut, en donnant des petits solos de batterie, en parlant, en racontant des histoires. Les minutes sont interminables et finalement, le problème est réglé. Le concert peut poursuivre. Psychés, romantiques, personnels : les titres de Barbagallo parlent de ses propres expériences. De la solitude de vivre à l’autre bout du monde, par exemple. J’ai toujours été impressionnée par les chanteurs-batteurs. Le hic, c’est que le set est assez répétitif. Trop chill pour moi. En plein air et en plein soleil, il m’aurait embarquée. J’en suis persuadée.
Juniore, le sexy rock vintage
Avec Juniore, ça passe ou ça casse. Chanteuse à frange, Anne Jean marche sur les pas de Françoise Hardy. On dit de Juniore qu’elle ressuscite l’esprit yéyé et le rock des années 1960. Délicieusement vintage, résolument charmant, le rock – très pop – de Juniore nous ramène assurément dans le passé. Une manière de dire, encore une fois “c’était mieux avant”, mais avec une touche “mate ce qu’on peut aussi en faire maintenant”. Entre hier et aujourd’hui, Juniore mélange l’ancien et le moderne et ça fonctionne. On est emballés par la musique et intrigués par cette “chose” qui se meut sur scène au côté des trois filles derrière les instruments. Juniore sortira son premier album en mars. Il s’appelle Ouh La La.
Entre Barbagallo et Juniore, la Route du Rock accueillait Teenage Fanclub, trente ans de carrière. Groupe majeur de la pop écossaise. Les garçons ont sorti Here, leur dixième album en septembre dernier. Groupe effacé, voire sous-estimé sur la scène musicale. Pourtant au fur et à mesure du concert, on se rend compte que ces hommes-là sont un peu les Beach Boys de nos années, avec leurs harmonies vocales posées et leurs lignes de guitares enjôleuses.
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