Festival International de Jazz de Montréal : Colin Stetson, son corps est son instrument
LIVE REPORT – Colin Stetson, le saxophoniste de Bon Iver et Arcade Fire était en concert à la Maison Symphonique de Montréal pour une prestation époustouflante dans le cadre du Festival International de Montréal.
Il n’y a pas de mots pour décrire un concert de Colin Stetson. La première pensée qui traverse l’esprit c’est “waouh”. Le nom de ce saxophoniste de génie est connu des fans d’indie musique. Il a accompagné Bon Iver, Arcade Fire et bien d’autres artistes. Mais c’est seul sur scène qu’il faut voir l’animal. L’Américain se produisait à la Maison Symphonique de Montréal, quelques mois après la sortie de son dernier album, All This I Do For Glory (sur le label Constellations).
Seul sur le bout de la scène, immense et immaculée, Colin Stetson offre une prestation à couper la chique aux plus prolixes des humains. Il n’a besoin ni d’ordinateur, synthé ou ampli pour créer un son multiple, où se superpose diverses lignes mélodiques. Tout sort de son corps, massif et taillé comme un athlète olympique. L’homme maîtrise la respiration circulaire, ce qui lui permet de ne jamais reprendre son souffle et de jouer pendant plusieurs très longues minutes de son instrument fétiche.
Atmosphérique
Avec sa bouche, il propulse bourdons, grognements, vibrations… et l’on se demande combien de litres d’air passent et crachent ses bronches en une heure de concert. Le saxophoniste n’a pas besoin de faire grand chose pour happer le public, nombreux, de la Maison Symphonique. Lui, sa technique unique, et sa musique atmosphérique ont installé une ambiance unique. Silence religieux, regards béats, et standing ovation en fin de set. Pendant de longues minutes, les spectateurs applaudiront cet ours bien léché qui les a propulsés dans une autre dimension. Il ne restera pas beaucoup d’albums à vendre sur la table de merch à la sortie de la salle, preuve que Colin Stetson a rempli sa mission et que le public veut retenter l’expérience.
À LIRE AUSSI
>> Festival International de Jazz de Montréal : Aliocha, sur les traces de Bob Dylan
>> Lettre à Bob Dylan
>> Festival International de Jazz de Montréal : Her, le calme et la tempête
>> FIJM 2017 : Une marée humaine pour Half Moon Run