“The Slow Rush” : Tame Impala suspend le temps et ça fait du bien
CHRONIQUE – Avec “The Slow Rush”, son quatrième album, Tame Impala nous apprend à ralentir le temps et profiter du présent.
Avant la sortie de The Slow Rush, le 14 février, Tame Impala avait balancé des titres et des singles pour nous faire patienter. Kevin Parker avait annoncé son quatrième album pour le printemps. Il avait mis en ligne le morceau « Patience ». Morceau qui ne figure pas sur The Slow Rush mais qui raisonne aujourd’hui comme un message pas tellement subliminal. Kevin allait prendre son temps pour sortir son album. Et il fallait mettre son mal en… patience. On a donc attendu. Tout en sachant pertinemment que l’on ne serait pas déçu. Parce que Kevin Parker est l’un des derniers génies de notre temps.
Slow Life
Le temps, justement, c’est exactement de quoi il s’agit dans ce nouvel opus. Ceux et celles qui avaient découvert Tame Impala avec l’album « Currents » vont être déroutés. Kevin Parker continue ses expérimentations sonores, mais en lieu et place des influences rock, il puise son inspiration dans le disco voire le funk. Pour un résultat enivrant.
Le tempo est ralenti et l’album dure une heure. Trouver des projets qui durent aussi longtemps est rare aujourd’hui. Au temps de la consommation rapide et des playlists en tout genre qui éclatent le format « album », les titres sont courts, adaptés pour la radio (même si ce n’est pas nouveau). L’Australien lui, nous propose de se poser. Il nous propose de prendre le temps d’écouter, de ne pas se rusher. Rien ne presse.
Calmer les âmes torturées
The Slow Rush, ce sont douze titres qui parcourent les états d’âme, la fatalité, la nostalgie, le stress de la vie, la mort, la peur de l’avenir. Bref, rien de joyeux, mais des sentiments que l’on connait tous. Mais parfois, une grande respiration suffit parfois à calmer nos âmes torturées (“Breathe Deeper”). Ce quatrième album est une catharsis, sans doute pour celui qui l’a écrit, mais surtout pour celui qui l’écoute. Kevin Parker calme nos peurs à coups de boucles hypnotiques, de compositions denses et complexes. Il nous envoûte avec cette voix de tête si reconnaissable, ses mélodies radieuses, son intelligence créative. Une heure, c’est long mais accompagné de The Slow Rush, ça passe à une vitesse folle.