Home for Christmas : ceci n’est pas (seulement) une série de Noël
SÉRIE – Les deux saisons de cette série Netflix recèlent bien plus qu’une banale quête de l’amour au temps des fêtes, on vous raconte pourquoi.
En décembre 2019, une mini-série norvégienne est apparue sur Netflix. Elle avait cet air mutin et enguirlandé, celui plein des promesses des comédies romantiques légères que l’on regarde sous le plaid avec une bougie parfumée aux aiguilles de sapin.
Son titre n’y est pas pour rien, Home for Christmas, mais ce qu’il s’y cache vaut mille fois plus que les meilleurs téléfilms de France 3. Nous dirions même plus : en dehors de tout rapport à la période de Noël et à la thématique “trouver l’amuuur” standardisée par les productions américaines, cette série est une bonne série, bien construite et bien interprétée, drôle et sérieuse à la fois, qui se regarde d’une traite avec un ardant plaisir.
Une course contre la montre
Un résumé classique dirait les choses ainsi : Johanne est une trentenaire célibataire qui souffre encore de la séparation avec son ex, et dont la famille ne cesse de lui rappeler son statut honteux de fille à caser. D’un coup de tête, elle leur annonce qu’elle a rencontré quelqu’un et qu’il viendra célébrer Noël avec eux le 24 décembre. Commence alors pour elle une course contre la montre pour trouver cet inconnu.
Mais on aimerait parler de cette série autrement, en disant par exemple que Johanne a un métier rare dans ce genre d’histoire car elle est infirmière, qu’elle est tatouée et tricote les cadeaux de Noël de ses proches, qu’elle boit parfois un peu trop et qu’elle range mal le lave-vaisselle, qu’elle a le cœur sur la main et donne sa chance à tout un chacun, sans être une blanche colombe exempte de défauts.
Son investissement à trouver simplement “un mec bien”, sans beaucoup d’exigences, sans jugements préconçus même sur les tocards qu’elle peut rencontrer, est touchant et étonnant. Malgré les aléas des speed-dating, des applications de rencontre et des amoureux transits, sa nature gentille et ouverte au bonheur ne faiblit pas, sans être à l’abri de ses peurs, des déceptions, des ras-le-bol et de la déprime.
Une saison 2 encore plus savoureuse
La seconde saison tout juste sortie en décembre 2020 ne dément pas le succès : tout est toujours aussi fin, aussi juste, aussi Noël en Norvège, voire même plus : plus drôle, plus touchant, plus savoureux, car c’est un biscuit délicieux qu’on retrouve avec délectation et dont la recette ne dément pas.
De plus, si Home for Christmas a l’atout d’être une série qui sort des sentiers habituels des comédies romantiques, c’est également une série qui inclut le féminisme dans son propos sans en grossir le trait, à travers des personnages, des situations et des discussions anodines ou évidentes, fort à propos avec la simple réalité de bon nombre de femmes et d’hommes de notre temps. Maternité, couple, paternalisme, indépendance, virilité toxique, sororité, etc., ne sont que de minces éléments dans la grande histoire de Johanne qui brille par plein d’autres facettes : émotions dépeintes avec justesse, situations rocambolesques mais crédibles, jeu d’actrices et d’acteurs merveilleux qui participe beaucoup à la finesse de l’humour, et surtout une évolution assez imprévisible de l’intrigue ! Cela fait toujours un bien fou de ne pas se voir servir la même salade (norvégienne) !
Alors que la saison 1 se termine avec un suspense insoutenable (qui est sûrement la cause de la débâcle de cette année 2020, à notre humble avis), la seconde saison se clôt admirablement. On aimerait tant qu’il n’y ait pas de saison 3, pour garder cette histoire parfaite au chaud dans nos cœurs !
Allez-vous regarder Home for Christmas ? “Absolutt !” est le mot d’ordre.
Texte : Hélène G.
- Split – L’amour et le féminisme en 2023, c’est sur France.TV Slash
- Salade Grecque : l’émouvante et belle série de Cédric Klapisch !
- Les 10 séries scandinaves à voir – Saison 4
- Three Girls : la bouleversante mini-série BBC sur le scandale sexuel de Rochdale
- The Serpent, premier faux pas pour Tahar Rahim ?