Lioness, Hidden Treasure : l’album loupé
De temps en temps pour redescendre sur terre et prendre la tendance de ce qu’aiment mes contemporains, je regarde les albums les plus vendus à la Fnac. En ce moment :
N°1 : sans surprise, Adele. Si j’entends encore une fois « Someone Like You » je risque de rendre mes sushis et pourtant Dieu sait si cette chanson est une chaire de poule implacable à la base, mais stop, par pitié…
N°2: Lioness, Hidden Treasures d’Amy Winehouse, j’y viens…
N°3: Mylo Xyloto de Colplay… Définitivement mes sushis ne vont pas tarder à rejoindre l’océan !!! Mais ce n’est pas mon propos ce jour, vous aurez droit à la Une d’un autre de mes billets les garçons, c’est promis.
Mitch Winehouse (le papa d’Amy donc), je tiens à vous dire par ce billet d’humeur à quel point la sortie de cet album à la veille des fêtes de fin d’année me dégoute un peu… Vous annoncez qu’une partie de l’argent gagné va à la fondation Amy Winehouse… Mouaih, cela peut-il tout permettre et tout justifier ?
J’ai écouté Lioness bien sûr, sans savoir trop quoi en attendre, mais j’étais plutôt heureuse à la perspective de l’entendre encore bien vivante et d’être à nouveau sous le charme. Loupé… Méchamment loupé…
J’aimais Amy, sincèrement, comme une jeune cousine pour qui on s’inquiète, dont on regrette le talent gâché, dont on regarde d’un mauvais œil les fréquentations lamentables, dont on jalouse un peu parfois l’attitude “sex, drugs and rock’n roll”… Mettre les infos cet été à la télé et voir sa choucroute et son regard noir s’étaler sur toutes les chaines à l’annonce de sa mort ne fut pas une surprise. Juste la triste nouvelle qu’on attendait tous, la fin d’une artiste qui nous quittait des suites d’une longue maladie… Tu fais chier Amy mais, comme pour beaucoup d’autres âmes torturées et géniales, je vous passe la récupération Club des 27, pouvait-il en être autrement ?
Lionness, Hidden Treasures est un album plein de musiques d’ascenseur, on baille, on zappe, c’est insipide, voire chiant, désolée d’être vulgaire. Mr Winehouse a fouillé les fonds de tiroir de sa fille pour essayer de faire un maximum de business auprès des fans éplorés avant qu’ils ne soient tous lassés de la diva, ses frasques ne faisant plus jamais la une des tabloïds à l’avenir…
Donc les titres sont des chansons qu’on a adorées sur Back to Black et dont on nous donne ici les premières versions. Je tente une explication : si elles ne figuraient pas sous cette version là sur l’album c’est qu’elles étaient moins bonnes, c’est tout ! « Tears Dry » par exemple, nulle par rapport à sa forme définitive, il n’y a pas d’autres mots.
Ou des reprises, « The Girl from Ipanema », THE chanson bossa nova magnifique ici totalement massacrée par une Amy qui ne croit même pas elle-même à ce qu’elle est en train d’en faire ! Un carnage ! « Valerie », aujourd’hui je crois que je préfère celle de Selah Sue.
Des duos, seules chansons qui vont trouver grâce à mes yeux. Celui avec Tony Bennett nous fait dire qu’Amy en avait encore sous le pied et qu’elle remontait la pente peut-être… Le featuring de Nas sur « Like Smoke » est sympa, le mélange des genres est plutôt réussi, on aurait aimé qu’à défaut de faire un nouvel album elle ait prêté plus souvent sa voix à d’autres.
« Our Day will Come » qui tourne en radio sonne comme le morceau qui manquait à Back to Black pour qu’il soit un peu moins court, donc oui, c’est bon, mais ce n’est pas transcendant non plus. Grosse déception…
Manœuvre lui a donné 3 étoiles dans Rock’n Folk, mais vraiment du bout des lèvres, j’en aurais même pas donné 2… Alors si vous voulez vraiment, achetez ce CD, faîtes-le comme vous achetez le journal des sans abris, en donnant l’argent pour la bonne cause, mais en laissant le journal au gars.
Mathilde
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