Francos de Montréal : Jeanne Côté, Témé Tan et Malaimé Soleil
COMPTE RENDU – L’été est là, la saison des festivals 2024 est ouverte à Montréal. Cette année encore, on couvre les Francos de Montréal, on vous raconte ça.
Les Francos de Montréal 2024 c’est parti ! Les orages se sont tus la veille, et le soleil est de retour sur Montréal dont les rues sont remplies de monde au visage souriant. Cette année, je me suis dis que j’allais y aller molo, histoire de ne pas me brûler et de profiter des concerts que j’avais vraiment envie de voir.
Premier show de notre festival, direction la scène Brasseur de Montréal (et oui, il faut bien des partenaires pour que la culture perdure). Sans surprise, on retrouve Jeanne Côté, gagnante 2023 des Francouvertes, dont on ne se lasse pas.
Jeanne Côté, la valeur sûre
Entame du show avec “J’suis là” en piano-voix par Jeanne, bientôt rejointe par ses trois musiciens, Arthur Bourdon-Durocher aux percussions, Zachary Boileau à la guitare et Reno McCarthy à la basse. Ils sont discrets dans les arrangements, c’est le piano et la voix de Jeanne qui rayonnent sous le préau où le public composé de curieux, de touristes, de famille et de fans écoute avec attention. Ainsi, lorsque Jeanne Côté lui demande de chanter les refrains de “Y peut mouiller” avec elle, il ne se fait pas prier et n’a nullement besoin d’aide pour les airs.
“C’est mes premières Francos, et j’espère pas mes dernières”, lance Jeanne, tout sourire. Elle est bonne conteuse, et ses interventions sont toujours de l’ordre de l’anecdote bon enfant, très Fred Pellerin’ish. Comme lorsqu’elle nous parle de ses nombreuses tantes de Petite-Vallée, de son crush d’enfance, ou de sa réponse musicale à la chanson “Je n’y suis pour personne” de Daniel Lavoie qui a été un leitmotiv dans l’écriture de son album. D’ailleurs, bonne nouvelle, elle est en préparation du second, dont elle interprète plusieurs chansons avant de saluer le public et de quitter la scène sous les applaudissements.
Témé Tan, le soleil de notre journée
J’ai du vérifier l’année de mon dernier concert de Témé Tan. Et ça nous rajeunit pas, je vous le dis. Juillet 2017 et le Fnac Live sur la place de l’Hôtel de ville de Paris. Un bon sept ans pendant lesquels l’artiste belge s’est fait discret pour son projet solo. Son deuxième album, Quand il est seul est sorti l’année passée, l’occasion parfaite de venir le présenter au public montréalais qu’il n’avait pas vu depuis 4 ans.
L’artiste est solaire, sa présence scénique est assez dingue. Tout seul de prime abord, lui, ses machines et sa guitare, il déborde d’énergie sur la grande scène Loto-Québec. Son sourire est communicatif et sans insister, il parvient à décrisper le public familial éparpillé mais curieux. Il interprète ses nouvelles chansons, inspirées de ses voyages et ses origines congolaises (ex-Zaïre) et des anciens succès (“Améthys”, “Ca va pas la tête”, “Matiti”), qui viennent chercher un public de plus en plus dansant. La fête prend réellement quand Félix Petit (Felp) et Steeven Chouinard (Le Couleur) viennent apporter du soutien musical au saxo et percussions (avec une seule répétition en trio dans les jambes !). Pierre Kwenders vient également interpréter “Pancake” et la définition de bromance n’aura jamais eu une aussi belle illustration.
Malaimé Soleil, l’enthousiasme à l’état pur
En voilà un groupe de Québécois qu’on avait hâte de revoir sur scène après un passage mémorable au Coup de cœur francophone l’année passée. Les garçons sont si excités qu’ils s’installent sur scène un peu trop tôt, et doivent attendre une bonne minute sans rien dire, ni faire, avant que 19h ne sonne. Un “salut Montréaaaaaaaaaaal !”, se fait alors entendre de la bouche d’un Francis Leclerc (lead) remonté comme un coucou. Les quatre garçons sont accompagnés sur leur tournée d’Annabelle Gagnon aux synthés.
Le spectacle commence en douceur, le temps de se chauffer. Les titres de leur premier album Tempête, sorti en septembre dernier et de leur dernier EP s’enchaînent. La base groove, la batterie file, les guitares chantent, aussi bien que Francis Leclerc (“Pluie acide”, les frissons !). On voit des gens chanter les paroles de-ci, de-là, des pogos amicaux se créent même sur le devant du parterre de la scène Spotify. Fin de concert avec la bonne “Monotonie”, qui va me rester en tête toute la soirée durant. Un groupe à voir et à revoir, parole d’évangile.
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