On y était : Baby Shambles au Zénith

On n’attendait pas grand chose de ce concert des Baby Shambles. Evidemment, les nombreux lapins d’un passé aujourd’hui lointain résonnaient dans un coin de notre tête. Mais, on savait que les questions types “va-t-il venir?” sont inutiles. On se demandait juste s’il allait être capable d’assurer un set entier sur une grande scène. On se rappelle de Oui.Fm et Soirs d’été, des petites 25 géniales minutes de concerts. On nous disait qu’ils feraient pas plus d’une heure de set. Ils en ont fait une heure dépassée de quelques minutes, mais arrivent quand même avec une bonne demi-heure de retard devant la moitié d’un demi-Zénith.

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Pete, débrayé dans un costume trop cintré, titube quand il débarque sur la scène du Zénith loin d’être complète, il tape dans les mains à contre-temps, et lorsqu’il commence à chanter (très faux), on a très peur. L’entrée en matière est ratée, le reste du concert reste anarchique, oscillant entre le très bon (la reprise acoustique et seul en scène de “What a Waster”) et le chaotique lorsqu’il essaie de chanter la Marseillaise dans une langue encore non identifiée. Les autres membres du groupe peinent à suivre les errances de Pete, le public aussi. Evidemment il sera en transe avec “Delivery”, sans doute l’unique grande chanson finalement de Baby Shambles, mais particulièrement mou, peut-être estomaqué pendant tout le reste du spectacle, à l’exception des premiers rangs complètement fous.

La set-list semble se faire en direct live, Pete lui se fait plaisir, se promène sur la scène, chante parfois dos au public, oublie peut-être que cette fois, il ne chante pas dans un bar. D’ailleurs,  parfois, il a l’air perdu sur la scène. Le concert, objectivement parlant, était mauvais. Pourtant, on n’arrive pas à lui en vouloir. Parce qu’il s’agit de Peter Doherty, une demi-légende, parce que l’éternelle adolescente qui sommeille en nous est ravie de voir le héros bohème et romanesque qu’il incarne, parce que le charisme et le magnétisme qui émane de sa personne fait encore et toujours le boulot. Mais on se dit qu’on zappera volontiers le prochain concert des Baby Shambles mais on guettera les bars et clubs de Pigalle pour l’écouter chanter avec sa guitare mal accordée. C’est toujours dans ces conditions-là qu’il nous surprend le plus.