On y était : Lola Marsh + Pomme aux Étoiles
La scène des Étoiles était fleurie mercredi soir. Littéralement, deux grosses plantes grasses bordaient le cadre, de jolies fleurs colorées envahissaient la sono et les pieds de micro. Et métaphoriquement, Pomme ouvrait pour Lola Marsh ; la douceur poétique avant la tempête folk-orchestrale venue de Tel-Aviv. De bonne augure, donc.
Comme aux Trois Baudets il y a quelques mois, Pomme s’empare du public avec une facilité déconcertante. Ses mots doux et tristes bouleversent, sa voix parfois puissante parfois craintive fascine et ses mélodies si élégantes font valser les cœurs. Pomme parle d’amour avec poésie. Derrière la candeur apparente se cache une force insoupçonnée. Il n’y a qu’à voir son regard, perdu au loin, certainement concentré et sincèrement habité.
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Lola Marsh c’est d’abord un duo formé en Israël il y a à peine trois ans par Gil Landau et Yael Shoshana Cohen. Mais depuis quelques temps le groupe s’est agrandi et c’est avec trois autres musiciens qu’il s’installe sur l’étroite scène des Étoiles. Une batterie, une basse, un synthé, parfois une ou deux, voire trois guitares ; la scène est bien remplie et nos oreilles s’en délectent. L’atmosphère est tantôt magique, tantôt psychédélique. Sur scène on les voit s’amuser. Dans le public on frappe des mains volontiers et on accepte même de se faire des câlins lorsque le groupe nous propose de tenter une expérience – pas facile pour les pudiques français/parisiens que nous sommes. La prestance de Yael Shoshana Cohen donne à l’ensemble un côté théâtral fascinant. Elle est électrique sur le déjà bien connu “You’re Mine”, frappant des mains à la vitesse de l’éclair. Dans sa longue robe fendue elle saute, danse, écarte amplement les bras ou les monte au ciel. Lola Marsh oscille entre berceuses féeriques (“Days to come”) et folk explosif (“Sirens”). Les quatre titres du premier EP sont joués et chaleureusement accueillis par le public, tout comme les morceaux encore inconnus. On reconnaîtra également la très jolie “Wishing Girl” (qui a fait l’objet d’une très belle session acoustique). La voix si caractéristique de Yael parvient autant à émouvoir qu’à enthousiasmer. Et sur la douce “In Good Times”, jouée en duo avec une seule guitare en accompagnement, on apprécie enfin à sa juste valeur la délicate voix de Gil.
Photos : Jeanne Cochin