On a écouté : “Silhouettes” d’Aquilo
CHRONIQUE – De l’autre côté de la Manche, Aquilo fait déjà partie des groupes à suivre de très près. Le duo sort enfin Silhouettes, leur premier album de pop atmosphérique à tendance mainstream.
Aquilo n’est pas un nom qui m’était inconnu. Cela fait maintenant un certain temps que je suis attentivement leur musique sur les internets. Je dois avouer que j’étais donc bien contente de recevoir Silhouettes, leur tout premier album, dans ma boîte aux lettres après un week-end intense à Angoulême.
Une production tirée à quatre épingles
Quatorze chansons figurent sur ce premier LP pop mélancolique du duo britannique. Un LP écrit par ses deux membres Tom Higham et Ben Fletcher, aidés dans leur tâche par différents collaborateurs. Niveau production, on retrouve la patte de l’Islandais Olafur Arnalds pour les cinématographiques “Silhouette”, “Blindside”, “Almost Over” et “Sorry”, un de leurs titres phares, enfin enregistré en studio après une version piano-voix très London Grammar style. À noter également, le concours plus électronique de SOHN sur “Human” et “Waiting”, producteur-compositeur qui a bossé notamment avec Banks et Aqualung. Du beau monde.
Un premier album inégal
D’une manière générale, Silhouettes contient de jolies choses, mais nous paraît un peu inégal. S’il est facile d’accrocher aux plus épurées et atmosphériques “Low Light” (coucou Amber Run) et “I Gave It All” (hello Seafret), il n’est pas évident de comprendre l’association entre la larmoyante “Almost Over” et la très Justin Timberlakienne “Complication” placées avant “Waiting”, sobre et bien jolie conclusion de la tracklist. Le tout début et la toute fin de l’album sont plus convaincants à notre goût. Les trois premières chansons, “Silhouette”, “Blindside” et “Human” sont pour nous, les plus réussies : on s’enfonce pleinement dans l’univers onirique et planant d’Aquilo, leur marque de fabrique.
“Never Hurt Again” vient rompre cette quiétude avec sa rythmique de synthé qui nous fait penser instantanément à du Jamiroquai. Pas génial comme comparaison, tu nous l’accordes. On est aussi surpris par “You Won’t Know Where You Stand” et “Never Seen You Get So Low” et leurs touches électroniques très boys-band des années 1990. On pourrait aussi reprocher un peu de maniérisme dans le timbre de voix écorché de Tom Higham.
On ne saisit pas complètement ce qu’à voulu prouver Aquilo avec ces quatorze titres hétérogènes. Peut-être de ne pas avoir su faire un tri parmi leurs nombreuses compositions. Ou de vouloir à tout prix toucher un public varié, mais était-ce réellement nécessaire alors qu’avec cinq EP au compteur (dont un live), le duo a déjà fait des preuves au Royaume-Uni grâce à ses titres romantico-atmosphériques ?
► Silhouettes, sortie le 27 janvier (Universal/Barclay). Une tournée européenne est prévue pour 2017.
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