On a testé Glasgow pour le Record Store Day
DÉCOUVERTE – Cette année, on a passé le Record Store Day à Glasgow. On s’est retenues de ne pas dévaliser les tas de disquaires cools de la ville (la faute à Easyjet, on n’avait pas de valise pour transporter le tout). Mais on est quand même allées écouter de la musique live.
L’après-midi, déjà, dans la rue. Le busking là-bas, c’est un peu une tradition. Les gars ne se contentent pas d’envahir les couloirs du métro. Non, là-bas, c’est au plus près des passants que ça se passe. Dans la rue. Avec ampli et tout le toutim, les gars sont équipés. Et où que tu ailles, tu es surpris par les voix que tu entends. Nous, ça a commencé en sortant du métro. On entend une voix, on se dit « merde, d’où ça vient ? Ça a l’air bien non ? ». 10 mètres plus loin, on avait trouvé Ross McGuire.
La rue, ce parfait terrain de jeu
On n’a pas eu le temps de l’écouter très longtemps, malheureusement. 1 chanson et demi plus tard, il remballait. Mais on a eu le temps de découvrir un jeune artiste à la voix assez impressionnante. Avec sa guitare, on s’est regardées, et on s’est dit que ce mec-là pourrait facilement devenir le nouveau Ed Sheeran. Cette simplicité et ce mélange de folk et de pop. Un garçon visiblement biberonné à du Coldplay ancienne génération ou du Vance Joy. Déconcertant d’entendre ça en pleine rue.
En remontant Buchanan Street, on a très vite entendu une nouvelle voix. Devant le Glasgow Royal Concert Hall, on a découvert Andrew Duncan. Beaucoup de monde lézardait au soleil en l’écoutant, alors on s’est assises aussi. Ce garçon attire le regard et l’oreille. Il a TOUT. Sa reprise de Kings Of Leon, « Use Somebody », nous fait nous demander ce qu’ils mangent petits, par ici. Est-ce que c’est toujours comme ça ? Cette impression d’être à The Voice tous les jours, à Glasgow ? Quand je pense aux artistes que je croise dans les rues de ma ville, je me dis qu’il faut que j’en entende peut-être 9 ou 10 avant de tomber sur une voix comme celle d’Andrew Duncan.
Concert au pub
Le soir, on se décide à voir un showcase chez un disquaire, mais c’est blindé et les gens parlent fort, c’est insupportable. Alors on va à The Hug and Pint. Un pub comme Glasgow en fait 15 au m2. Sauf qu’en bas, il y a un sous-sol magique. Une cave / salle de concert. Qu’est-ce que je peux aimer ces lieux humides. On arrive en plein milieu du set de Man Of The Minch. Un chanteur-guitariste, une choriste, un batteur et une violoniste. Dans le mille. Un folk tout ce qu’il y a de plus réjouissant, avec des voix sublimes et ce violon qui nous empêche d’oublier où on est. Les grands espaces et le Royaume Uni, l’océan, le vent, et la vie au grand air. On ne retrouve pas encore tout à fait ça sur enregistrement, mais peu importe. Ça viendra, le projet est tout jeune.
Et puis il y a eu The Sea Atlas. Clairement le projet le plus abouti. Calum Buchanan en est le leader. Il vient de l’île de Lewis. C’est Siiga qi m’a donné envie, avec sa musique, de découvrir l’île de Skye, qui a motivé ce voyage. The Sea Atlas me donne envie de découvrir l’île de Lewis désormais. Il y a quelque chose de rude dans cette voix, de grunge aussi. L’esprit de Kurt Cobain n’est pas très loin, une sorte de douce âme torturée, mais à la musique étonnamment apaisante. Le titre « Fools » me hante encore. Et la reprise inattendue de « Stayin Alive » m’en a fait redécouvrir le sens profond. Ce truc que t’oublie facilement quand tu n’es pas assise sur une dalle froide dans une cave obscure, toute ouïe à écouter une voix écorchée enchaîner les accords sur une seule guitare électrique. La pureté. Le bout de tout. Le précipice. The Sea Atlas, c’est ça. C’est les falaises écossaises. Voilà.