CCF19 : Sara Dufour, notre coup de cœur du festival
LIVE REPORT – Pour le Coup de cœur francophone, le Verre Bouteille accueillait hier soir l’explosive Sara Dufour, devant un public plus que comblé.
Hier soir le Verre Bouteille était plein à craquer. Le public de Sara Dufour, s’étendait assis aux petites tables rondes, perché sur les tabouret du bar, et même jusqu’à rester debout au fond de la salle pour danser et acclamer son idole. Cette soirée du Coup de cœur francophone restera très certainement gravée dans les mémoires.
Sara Dufour, la passion débordante
Sara Dufour est une boule d’énergie. Et c’est communicatif ! Dans le public, lorsqu’elle monte sur scène, la salle hurle déjà de bonheur. La jeune femme commence le show – qui durera plus de deux heures – arborant un grand sourire aux lèvres. Il suffit d’écouter les deux premiers titres de la setlist pour plonger dans l’univers de l’artiste : avec “Trois heures”, on découvre sa sensibilité et son romantisme, avec “Baseball” on découvre son humour et son attachement à sa région d’origine, le Saguenay. Elle nous confie d’ailleurs tout de suite qu’elle a trois passions dans la vie : la musique, les moteurs et l’amour. Les présentations sont faites, la soirée est lancée.
Sur la scène, ils sont trois, Sara au centre, chante, joue de la guitare et raconte des anecdotes qui rend le public hilare. À sa gauche, contrebassiste véloce et chanteur à la voix d’or : Jean-Philippe Demers-Delotte (aka Johnny Slapper). À sa droite, guitariste (folk et dobro), mandoliniste et banjoiste aux doigts magiques, Léandre Joly-Pelletier. Tous les trois rayonnent du plaisir de partager la scène ce soir.
Un trio de feu
Folk, bluegrass et musique traditionnelle sont mis à l’honneur dans les compositions de la jeune femme. Johnny Slapper n’hésite pas à slapper sa contrebasse pour donner du rythme à la musique, tandis que Léandre s’envole souvent dans des solos majestueux, de mandoline sur “J’te due pour caller l’cube”, à la guitare dobro sur “Dans l’sens contraire” par exemple. Sara Dufour sort quant à elle l’harmonica pour chanter la chanson-hommage à sa grande-mère (qui lui a offert sa première guitare lorsqu’elle avait 14 ans), “Johnny”.
Un peu avant l’entracte, c’est Johnny Slapper qui prend le micro pour faire une version de la bien connue “Shake Baby Shake”. Sur scène, on se déchaîne sur le rockabilly. Sara Dufour grimpe même sur la contrebasse pour se livrer à un solo de guitare endiablé. Dans la salle, on n’en revient pas !
De Dolbeau à Montréal
Cette petite incartade à la francophonie ne dure pas bien longtemps et on retourne vite aux textes authentiques et brutes de la jeune femme – du pur joual régional ! Elle nous chante sa vie, sa jeunesse en région (“gun à patate”, “Chez nous c’est Ski-Doo”, “Semi-route semi-trail “), ses réflexions sur le déracinement dû à son emménagement à Montréal (“J’tu due pour caller l’cube”) et des chansons d’amour (“Histoires”, “Pareil”, “Parce qu’on s’aime”). Dans la salle, on chante à tue-tête toutes les paroles de toutes les chansons. Le public est vraiment connaisseur, conquis et charmé.
Après plus de 2h de show, Sara doit quitter la scène. Acclamée par la salle, elle revient d’abord en solo pour chanter “Histoires”, puis accompagnée de ses deux gars elle joue “Ciao Bye”. Et finalement elle ne nous dit pas vraiment “ciao bye”, puisqu’elle est revient une seconde fois, sous les applaudissements et les sifflements passionnés du public, pour chanter seule “Tu dors encore”. Et là, il est vraiment temps d’aller se coucher.
Setlist : Trois heures / Baseball / Sans rancune Buddé / Le Breaker / Semi-route semi-trail / Shake Baby Shake (cover de Champion Jack Dupree) / Chic-Chocs / Pareil / Notre-Dame de Lorette // Entracte // On the Road / Gun à patate / Phil / J’te due pour caller l’cube / Parce qu’on s’aime / Dans l’sens contraire / Chez nous c’est Ski-Doo / Johnny / Chez Té Mille // Bis : Histoires / Ciao Bye / Tu dors encore
Texte : Jeanne Cochin – Photos : Emma Shindo
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