Live for Ever, Liam for Ever…
DOCUMENTAIRE – As It Was a été diffusé vendredi 9 avril sur Arte et il faut vous ruer sur le replay cette semaine. Le sous-titre de ce documentaire, consacré à Liam Gallagher, est “Le plus grand come-back de l’histoire du rock’n roll”. Effectivement, il revient triomphalement de loin…
Dès les premières images, premières archives radios que l’on entend, nous voilà plongés dans l’univers du sale gosse britannique par excellence : Mister Liam f***ing Gallagher ! Humeur nonchalante, gros mots tous les deux mots, ponctués de “you know what I mean” à l’accent mancunien à couper au couteau, parka ou k-way sur le dos peu importe l’occasion ou le temps, barre de sourcils et sourire récalcitrant. Au début du moins, car plus le documentaire avance, plus on va avoir droit à découvrir le nouveau Liam, bien dans ses baskets, son âge et enfin épanoui.
Voici trois bonnes raisons de regarder As It Was :
1. On refait le match.
Tout commence avec un traveling arrière qui nous ramène au moment de la séparation d’Oasis. Nous revivons cette stupide dispute du point de vue de Liam et de leur frère Paul, qui travaille toujours pour et avec Liam aujourd’hui. Le fameux concert de Rock en Seine annulé cinq minutes avant de monter sur scène, et l’aveu d’incompréhension totale de Liam. Ces deux-là se sont chicané toute leur vie, ce n’est pas une guitare cassée de plus et une volée d’insultes qui méritaient de mettre fin à leur rêve, à ce groupe qui était toute leur vie. Le montage en hâte de Beady Eye pour s’abrutir de tournées et de musiques afin d’oublier, mais si on arrivait à fuir ses problèmes ainsi ça se saurait…
Il est douloureux pour nous spectateurs de voir comme Liam est toujours dans la souffrance face à cette séparation. Toujours et encore aujourd’hui, de manière épidermique. Il a parfois été difficile par le passé d’avoir de l’affection, et encore moins de la compassion pour ce prick râleur et antipathique, ce gamin capricieux et arrogant. Là, les masques tombent et à la découverte de la traversée du désert vécue après le démantèlement du groupe, et de la blessure toujours omniprésente dans le cœur de ce quarantenaire, on a sincèrement de la peine. Definitely #teamliam !
2. On assiste à une rédemption
Le sous-titre parle de come back, on est même au-delà du come back, mais dans une véritable rédemption. Qui aurait pu parier que le petit con de 20 ans (précédemment décrit, on ne va pas en remettre une couche) qu’il était, puisse se remettre en question et changer ? Sincèrement changer et devenir une meilleure personne. Tout en restant une putain de rockstar !
Liam n’est plus dans la provoc, ou en tout cas de manière moins stupide et frontale. Sa femme rappelle d’ailleurs à juste titre qu’il est à 100% responsable de la sale réputation qu’il se traine. Il entretient toujours son antipathie mais aujourd’hui la posture lui permet sûrement de monter de solides remparts face aux loups qui l’entourent. Le docu’ nous laisse voir aussi le type banal qu’il est, buveur de thé, le fils aimant, le père attachant et ultra-attaché à ses fils. Parenthèse : entre ses rejetons Gene et Lennon, on voit bien que la relève Gallagher en termes de conneries est bien prête !
Le docu’ ne manque pas d’humour lorsque l’on découvre la nouvelle vie de Liam. Saine, ou presque ! Jogging tôt le matin en tournée sur le Golden Gate Bridge, rando avec les enfants dans les Hollywood Hills, le tout commenté par un Liam qui trouve que c’est mieux que de passer la journée au pub. Même s’il reconnaît ne toujours pas être le dernier à s’en envoyer une… Bière et plus si affinité, car après une petite inhalation de Mamy, la coke est visiblement toujours d’actualité avant de monter sur scène. Rédemption ok, assagi, mais rock star quand même !
3. On plonge dans sa musique
Pendant 1h30 on se régale de la musique de Liam, vieux tubes et nouveaux albums, mais rien que pour les images de concerts, cela vaut le coup de regarder. Attention aux larmes, car pour les fans de live que nous sommes, les images d’arènes pleines à craquer nous ont flingués. On ne l’avait pas vu venir, mais effectivement le manque de live est juste physique, douloureux. La tristesse ressentie est pourtant délicieuse. Oasis a changé la face du rock britannique, mondiale et Liam aujourd’hui propose également des albums d’une qualité irréprochable. Donc on ne peut que prendre beaucoup de plaisir à évoluer au milieu de ces différents titres.
On le voit aussi simplement cool avec un groupe de jeunes fans qu’il inscrit sur la liste de son concert, le graal ultime pour une bande de gosses de 17 ans ! Son commentaire : “they were so cute” ! Improbable d’entendre ça dans sa bouche ! Il prend le temps de signer des autographes et se nourrit de l’énergie que lui donne cette nouvelle génération, en étant sidéré que des gamins de moins de 20 ans soient au premier rang et qu’au bout de quelques années les pancartes et les hurlements dans la foule soient “LIAM” ! Et non plus Oasis… Une page s’est tournée, mais il est devenu transgénérationnel et quelle consécration !
La reconnaissance comme moteur
La leçon à retenir ici est qu’effectivement, on peut se remettre de tout. Que la volonté, le travail, et un entourage bienveillant peuvent vous insuffler la motivation de devenir une meilleure version de soi. Pas totalement différente, mais qui vous rend également plus heureux. Et tant pis si on se contredit, que l’on renie ce que l’on était un temps, qu’on se casse la gueule et qu’on a la trouille. Liam a surmonté tout ça, et il n’a pas peur aujourd’hui de dire merci, à sa mère, sa femme/manager Debbie qui l’a sortie du trou, à ses ex-femmes d’avoir été des supers mères pour ses fils, féministe finalement Liam ?! Reste l’absence de Noel, que le petit frère qu’il est ne digèrera sûrement jamais. Mais plutôt que d’en crever, il a construit un entourage sain et aujourd’hui lequel des deux restera dans la Grande Histoire ? On a notre idée… Definitely #teamliam !
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