Décibulles 2021 : le rock de Jivre, Dionysos et Last Train

FESTIVAL – En ce 14 juillet, le feu d’artifices est venu de Jivre, Dionysos et Last Train du côté des Décibulles.

Ce soir, c’était défilé automne-hiver spécial pluie battante aux Décibulles. Ponchos et bottes de pluie. Voilà le minimum requis pour résister aux conditions météorologiques et à la boue de la vallée de Villé. Heureusement, côté scène étaient prévus des groupes que la pluie n’a jamais arrêtés.

Cherche soleil californien aux Décibulles

Ouverture des festivités avec Jivre. Jeune groupe strasbourgeois, on comprend vite pourquoi ils ont été sélectionnés par la pépinière de l’espace Django à Strasbourg. Formés en 2017, premier EP No Beach en 2019, leur rock garage est certes classique mais solide. Même s’ils se réclament d’un garage californien (les chœurs sur Take Off nous donne un indice), c’est plutôt du côté britannique que j’aurais placé le curseur. Probablement à cause d’un petit côté nonchalant qui n’est pas pour déplaire. Ou peut-être à cause de la pluie qui vient brouiller mes perceptions ? Peu importe finalement où on les situe, on tâchera de suivre d’un peu plus près leur évolution.

Faut-il encore présenter Dionysos ? La réponse est claire : non. Dionysos fait partie de ces groupes qui m’ont offert quelques uns de mes meilleurs souvenirs de live (monter sur la scène de l’Olympia, ça ne s’oublie pas), et même si je me suis un peu écartée de leur chemin après Bird’n’roll, les voir reste la promesse d’un excellent moment, tant leur discographie est remplie de petits bonbons sucrés devenus des hymnes. Bonbons qu’ils ont d’ailleurs décidé de rassembler dans un paquet intitulé Time Machine Experience.

Surprisier sous la pluie

Et c’est ainsi que le public se retrouve embarqué par Mathias Malzieu et sa team dans un voyage à travers tous les tubes du groupe : Giant Jack, Neige, Song for a Jedi, Miss Acacia… Même si tous n’avaient pas encore le réflexe de crier “ta gueule le chat” au moment opportun (on ne leur en veut pas), l’ambiance s’est vite réchauffée grâce à l’énergie toujours intacte de Mathias, encourageant à répétition les gens à crier et à montrer leur joie. Sauts, petit début de pogo dans la boue… La pluie a vite disparu de nos esprits. Même les quelques problèmes techniques rencontrés sur le set n’auront pas entaché la joie du moment. Un set qui s’est clôturé d’une manière attendue mais toujours aussi jubilatoire : le slam de Mathias en aller-retour jusqu’à la régie. Qu’on se le dise : ce n’est définitivement pas la pluie qui pourra arrêter un surprisier.

Place enfin aux petits prodiges régionaux, ceux qui ont réussi le pari de faire rayonner et l’Alsace et le rock dans tout le pays : Last Train. Coupés en plein élan par la crise sanitaire dans la tournée de leur 2e album The Big Picture, ils ont enfin repris la route après maintes annulations et tout autant de reports. Alors les voir dans la région était quelque chose de très attendu par une bonne partie du public. Entre ce 2e album unanimement salué par la critique et le public, des concerts toujours évènement et la sortie de leur documentaire en mai dernier, j’avoue m’être demandée ce à quoi pourrait ressembler une nouvelle date de Last Train.

Last Train : The Big Picture, et après ?

Si j’ai eu du mal à “rentrer dedans” ce soir (merci pluie incessante et maudits parapluies), il me faut pourtant reconnaître une chose. Le concert a été impeccable. Il n’y a pas grand chose à redire sur ce que montrent ces 4 inséparables sur une scène. Déluge de sons, de lumières, d’énergie impeccablement maîtrisés de bout en bout, qui envoie du lourd et finit toujours sur cette fameuse “Big Picture” en point d’orgue. Oui, clairement, Last Train est l’une des meilleure, sinon la meilleure, preuve qu’un rock de qualité et ambitieux est faisable en France.

À la fin du show pourtant, impossible à la fin de me dépatouiller de mon impression principale du soir, lorsque Jean-Noel brandit son poing levé devant le public comme à son habitude. Celle d’une apogée pour le groupe. Donc la fin d’un cycle. Avec tout ce que cela implique d’inconnu pour le futur. Hâte de voir ce que nous réserve la suite.