Alex Burger fait (enfin) sa rentrée au Club Soda

COMPTE RENDU – Le jour J est arrivé. Alex Burger a pu présenter son premier album “Sweet Montérégie” au Club Soda, 8 mois après sa sortie. On y était, on vous raconte.

Un beau jour à Hochelaga, deux hommes discutent. Que fais-tu le 30 septembre demande Alex Burger à Nicolet ? Et voilà Nicolet (mené par Étienne Hamel) en première partie du lancement d’Alex Burger.

Assis sur le devant de la scène devant les rideaux, Nicolet est en duo ce soir-là. Enfin en trio si on compte l’imposant appareil enregistreur au milieu des deux musiciens, installé-là pour remplacer le temps d’un soir, les absents (notamment la batterie).

En quelques secondes on est transporté dans l’univers poétique et plutôt enchanteur du groupe. Ils présentent ce soir-là des titres de leur dernier album Dans la nuit lente paru en mai dernier. Une sorte de brume onirique (“L’errance”) traversée de temps à autre par des rayons de lumières (“Le retour des animaux”) s’installe dans ces arrangements riches mais sans effusions, où guitare et claviers se complètent sur des nappes électroniques (“Ma vie sans musique”).

Définitivement une 1re partie intéressante qui donne un fameux goût de reviens-y (et vite). Cela tombe bien, Nicolet (dans son intégralité) joueront le 9 novembre au Ministère (avec N Nao lors du Coup de cœur francophone).

Trois ans après

La star de ce soir débarque sur la scène du Club Soda tout de blanc vêtu. Un décor montagneux aux découpes incertaines évoquant certainement le sud des États-Unis, entoure Alex Burger et ses quatre musiciens. (Eliot Durocher à la guitare, Mandela Coupal-Dalgeish à la batterie, David Marchand à la basse et Lou-Adrianne Cassidy aux claviers et voix)

La dernière fois qu’on voyait Alex Burger, c’était exactement dans cette même salle, pour sa finale aux Francouvertes 2019. De l’eau a coulé sous les ponts. Entre sa participation à La Voix (il a fait tous les concours possibles et existants, ironise-t-il), la tournée avec Bon Enfant et l’écriture et la sortie de son premier album rock-country, il a été bien occupé. Sans oublier la pandémie qui est venue chambouler les plannings, et notamment son lancement d’album à Montréal.

Être drôle et/ou faire de la musique

Si le spectacle débute timidement, Alex Burger brise la glace avec une non-intervention interventionniste. “Je n’ai rien préparé pour mes interventions.” Le Québécois pince-sans-rire s’est en fait rendu compte, l’été dernier lors de sa tournée en région qu’il n’était pas un humoriste. “Essayer de jaser en étant drôle… not me !”. Rires dans la salle.

Heureusement, après avoir présenté une nouvelle chanson, c’est la lourde intro batterie-basse de “La randonnée” qui résonne dans la salle et met à l’aise artiste et public. On apprécie particulièrement les back vocals de Lou-Adriane Cassidy qui soutient et harmonise. Elle apporte une nouvelle texture à la ligne de chant principale, parfois peu articulée.

Entre les titres de son album Sweet Montérégie (“Plus grande que nature”, “Josée dédiée” à sa maman dans la salle, “That’s it!” enchaînée à “C’est pas le Pérou”) Alex Burger glisse “Pays chauds” et “Le rock & drôle du bord d’la 20”. Des extraits de son EP, À’ment donné bien appréciés par le Club Soda visiblement fan de longue date.

Rêver du Sud

On n’est scéniquement pas sur l’énergie dégoulinante d’un Hubert Lenoir. Mais, le show est rempli de cet esprit bon enfant distrayant qui nous fait sentir comme à la maison, lové dans le canapé. Une bière de micro en main, un oinj dans l’autre. Musicalement, l’accompagnement est super solide. On se prend vite à rêver de chaleur bien sèche, de grands espaces et de poussière dans nos bottes de cow-boy.

Le spectacle se conclue logiquement sur “Sweet Montérégie” et un rappel en montagnes russes. Une nouvelle chanson pas bien gaie en guitare-voix, suivie de “Dormir sur ton couch” sur laquelle on se serait bien vu faire une danse en ligne avec tout le Club Soda. Peut-être la prochaine fois ?