Crows au Botanique : un set court, trop court
LIVE REPORT – Quand tes groupes fétiches ne viennent pas à toi, alors c’est à toi d’y aller. Jusqu’à Bruxelles dans le cas de Crows.
En février 2020, on avait perdu des genoux au Supersonic devant Crows. Des concerts pareils, ça laisse toujours des marques. Tellement que dans cette ère post-covid (laissez-nous y croire), et surtout après la sortie de leur dernier album, le tant attendu Beware Believers, il nous fallait absolument les retrouver. Faute de date française dans leur mini tournée pourtant européenne, on a sauté sur l’excuse de Pâques, des vacances, tout ça, pour aller à Bruxelles les voir au Botanique.
Une cave, des voûtes et un mur de son
C’est donc dans la cave du Witloof Bar, soit disant lieu de naissance des endives/chicon (cette info n’a aucun rapport avec le concert, mais c’est la magie des fun facts que d’arriver de manière non sollicitée, qu’on retrouve les quatre anglais séparés par quelques colonnes. La configuration du lieu est particulière : des voûtes partout, un plafond bas, des colonnes qui nous séparent. De quoi faire monter rapidement la température quand le concert commence. Pas de surprise avec l’excellente ouverture similaire à celle du dernier opus “Closer”/”Garden”. La suite contiendra heureusement quelques titres de Silver Tongues (qu’on aimera toujours d’amour) comme “Wednesday’s Child” ou “Hang Me High”, qui démontre si besoin en était la continuité des deux albums et l’évolution vers ce mur de son beaucoup plus violent et urgent qu’à leur début.
La faute à la guitare saturée de Steve ? Ou peut-être aux parties de basse si délicieusement lourdes de Jith ? On miserait plutôt sur la force folle de Sam derrière cette batterie pour ce concert. Après les premiers titres, le rythme de croisière, aka folle, la croisière, est lancé et James Cox peut enfin monter en puissance au centre de scène. Tant est si bien qu’il en viendra à casser un adaptateur, griller une multiprise, et stopper en plein titre l’ambiance qui était lancée. Si on sent une pointe d’agacement de leur côté, le public reste encourageant, patient, et prêt à reprendre là où il en était quand enfin le concert reprend.
La frustration Crows
Est-ce cette interruption, ou est-ce la setlist : lorsqu’arrive la fin du concert, après à peine une heure de jeu, impossible de ne pas rester sur notre faim. Où sont les autres titres des deux albums ? Où sont les bleus sur nos genoux ? Alors oui, il y a eu de petits pogos, une démonstration du cochon tête en bas sur les voûtes de la salle, et on a perdu un tympan mais enfin Crows, Crows ?! Après deux ans sans te voir, et enfin deux albums à jouer, pourquoi a-t-on encore droit à des concerts si courts ? Pour nous donner envie de revenir, c’est ça ? Et bien c’est gagné. Et a priori en France cette fois-ci, et peut-être bientôt…