LIFE et This Will Destroy Your Ears au Point Ephémère : le rock bruyant et efficace
LIVE REPORT – Les soirées rock comme on les aime : retour sur le concert de This Will Destroy Your Ears et LIFE au Point Ephémère.
This Will Destroy Your Ears. Un nom peut-être adapté à la déferlante sonore inhérente à la batteuse de front qui tabasse ses fûts, encadrée par guitare et basse qui n’ont rien à envier niveau décibels. On ne peut qu’admettre immédiatement que le groupe a du goût, avant même d’entendre une seule note. Le t-shirt Alaska Gold Rush du chanteur témoigne en effet d’une certaine connaissance de la scène rock belge. Et ça… Ça, c’est peut-être mon gage ultime de qualité depuis vingt ans. Ça ne loupe jamais. Et ça n’a pas loupé.
Hossegor sauce british
Je n’ai aucune idée de comment décrire la musique de This Will Destroy Your Ears. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il ne faut pas se fier à leurs origines. Originaires de la côte ouest entre Hossegor et Capbreton, ils lorgnent musicalement plutôt du côté de l’Angleterre, où ils ont d’ailleurs des liens privilégiés. Des Anglais, ils tirent leur énergie, une énergie qui n’a pas diminué une seule seconde de tout le set. Quelque chose d’impossible à retranscrire complètement sur album. Moralité : ne pas louper les premières parties, et aller voir ces groupes en live autant que possible.
Cela faisait 3 ans que je n’avais plus vu LIFE en concert. Mon souvenir était surtout celui de Mez, leader et frontman, qui n’hésitait pas à donner de sa personne. Et le souvenir persiste. Avec 2 albums de plus que la dernière fois à leur actif (A Picture Of Good Health et North East Coastal Town, après le premier Popular Music), la recette reste presque la même. Un rock qu’on qualifie de post-punk car légèrement teinté de paroles un peu engagées (oui, il en faut peu maintenant pour remplir la case post-punk). Un set efficace d’un groupe qui se connaît bien. Un frontman qui fonce dans le public dès que l’occasion lui est donnée (comme sur “Shipping Forecast”). Un public composé en partie de fans qui chantent toutes les paroles par cœur (« I just wanna lie and sleep in » de Bum Hour).
Life, un groupe parmi d’autres ?
Le moment est aussi bon qu’espéré. Ça chauffe, ça saute, une bière vole, deux ou trois courageux (dont Mez) tenteront le slam. Pourtant, sans trop que je me l’explique, les balades tentées pendant le set, qui commencent à s’introduire sur album (“Duck Egg Blue” notamment), me convainquent peu. Préférais-je le LIFE des débuts, un peu plus dans l’urgence, moins solides, plus foutraques, mais plus intenses ? Ou viendrais-je à me lasser des chemins suivis bien trop proches de tous les groupes estampillés post-punk de ces 5 dernières années ? Peut-être un peu des deux… L’avenir nous en dira sûrement plus.