Sons of the East : une première montréalaise inoubliable
COMPTE RENDU – Sons of the East s’est enfin arrêté à Montréal pour jouer leurs plus grands succès dans un Studio TD à guichets fermés. Les Australiens étaient attendus de pied ferme.
Pour une première date de tournée nord-américaine, et une toute première fois à Montréal, Sons of the East a marqué le coup. Le Studio TD (ancien Astral pour les puristes) est complet. Un bon mix de francophones et d’anglophones, 20-40 ans, composent un public packeté dans la fosse, les allées et le balcon. Pas facile de voir quelque chose mais c’est les aléas des concerts. Live fast die young comme dirait l’autre.
Le duo Lullanas constitué de deux soeurs, est chargé de nous faire patienter. Malgré des pointes d’humour elles ne parviennent pas à faire mouche. Un bon vocal fry à l’américaine quand elles parlent, des harmonies légèrement fausses et des ballades “tristes mais pas trop” sur arpèges mignons mais pas folichons. Ce n’est malheureusement pas suffisant pour convaincre. La foule qui se remet à parler (bien qu’on soit au Québec et que ça soit une coutume très pénible) traduit assez bien l’ennui qui envahit peu à peu la salle.
Place au show
L’enthousiasme est tout autre pour les stars de la soirée qui sont acclamées telles une Taylor Swift en plein Eras Tour, alors qu’elles débarquent dans des voluptes de fumée. C’est parti pour “California”, “On My Way” et “Fool Me”, le banjo est de sortie. Tout d’une traite, sans laisser de répis. Bim, me voilà debout, j’ai abandonné ma chaise, ô confortable âme soeur du derrière d’une vieille trentenaire à l’entorse non guérie et au coccyx toujours sensible. C’est qu’il est tout bonnement impossible, et même inhumain de rester assis en écoutant Sons of the East.
“Quel accueil en Amérique du nord !” s’exclament les Australiens, surpris d’un tel émoi. Eux qui étaient déjà venus faire des concerts sur le continent, mais n’avaient jamais fait étape à Montréal avant ce 31 août 2023. Pendant longtemps j’ai cru que j’avais rapporté une malédiction dans mes valises. Lorsque je vivais à Paris, le groupe n’avait pas encore pour projet de venir en France. Ils n’étaient encore que 3, ni bassiste ni batteur ne les accompagnaient alors, faute de budget. À l’époque (on se fait vieux), ils vivaient encore de petits boulot parallèlement à leur musique. Puis, une fois installée à Montréal 3 ans après, les voilà qui débarquent à la Maroquinerie (tu me manques la Maro’) pour un concert qui avait l’air épique. Le trio compare d’ailleurs, avec nostalgie, la fougue montréalaise à la parisienne. Selon eux, cela doit être lié à la langue française. Les anglophones dans la salle apprécient.
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Des tubes et des hommes
Il aura fallu attendre près de 8 ans après mon coup de foudre en ligne pour que mon coeur de jeune fille palpite enfin en live au son de l’harmonica de Sons of the East. Un harmonica plein de réverb qui entâme les premières mesures de “Come Away”, non sans émotions. Celles des souvenirs du 13-Novembre 2015 qui y sont rattachés ou bien peut-être la pensée de mon réveil à 5h30 le lendemain matin qui va piquer sévère. Le set est efficace. Ça bouge au début et à la fin, et au milieu ça se calme, histoire de caser les jolies ballades du groupe, souvent au piano, ou juste à la guitare acoustique (les jolies “Must Be Luck” et “Into the Sun” notamment).
Les garçons n’en reviennent pas (“On n’a même pas fini notre concert” commente Nic au clavier), le Studio TD tremble et hurle, chante à tue-tête les paroles de “You Might Think” et “My Repair” avant d’entamer le fameux “Ohéohéohéohé”, fameux cri québecois de ralliement pour demander un rappel façon “close de bar” bien êméché. Le Ohé ne reste pas sans réponse avec “Undone” et un “Hold On” enflammé qui finissent en beauté une soirée que Sons of the East ne risque pas d’oublier de si tôt. Chose est sûre, désormais ils ne se risqueront plus à oublier Montréal dans leur prochaine tournée.
Crédit visuel : Evenko
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