Partir ailleurs avec Grand Blanc à la Laiterie
LIVE REPORT – La belle surprise de La Route du Rock faisait son concert de rentrée à La Laiterie. On y était.
Julia Jean-Baptiste, ancienne du groupe Pendentif, ouvre en solo ce soir pour Grand Blanc. Accompagnée d’un ordinateur, d’une guitare et d’un bouquet de tournesols, son set est fait de chansons françaises pop sucrées mi dansantes mi nostalgiques. Si Julia accumule les difficultés (erreurs de setlist, guitare pas branchée, du mal à trouver les notes), on pourra retenir qu’elle aura eu le courage de ne rien lâcher, en partie grâce au public l’encourageant à continuer.
Mais on est là pour Grand Blanc, dans un style bien différent. C’est à la Route du Route du rock 2023 : vendredi pluvieux, vendredi heureux Rock qu’on s’est doucement mais sûrement laissé séduire. Le groupe de Metz fait désormais sa rentrée ici à la Laiterie, content de jouer dans le Grand Est. L’occasion parfaite de voir, après une scène de festival et un concert sur une plage, ce que deviendrait le monde de Grand Blanc dans l’obscurité.
L’immensité de Grand Blanc
Grand Blanc, c’est un peu ce monde étrange, cet entre-deux, ces limbes magnifiques mais dans lesquelles il perdure un peu de l’obscurité de la vraie vie. Le monde cotonneux d’un coma sans rêve, juste dérangé par une petite musique de carrousel dissonant. La beauté du paradis toujours accroché à la grisaille du monde réel. Errer musicalement avec eux dans leurs parages, nom qu’ils ont donné aux abords de la maison dans laquelle ils se sont exilée pour composer Halo, leur dernier album, est un voyage lent et sinueux, qui passe par les cimes (“Pillule Bleue” à la harpe) comme par les bâtiments bitumés (“Immensité”), mais toujours vus d’en haut. Est-ce que ça tient aux claviers de Luc Wagner ou à la voix de Camille Delvecchio ? Au deux sans doute.
Le public en demande toujours plus, négociant des titres du premier album en rappel, alors que le groupe sait parfaitement où finira son voyage. Il passera par “Belleville”, version douce à la guitare de Benoît David, qui mettra en joie le public, suivi par “Immensité”. Tout le monde en aura eu pour son compte, voguant sur son petit nuage frissonnant jusqu’en fin de set. Définitivement un groupe à part