4 jours au Hellfest dans les yeux et l’oreille d’une néophyte

FESTIVAL – Suivez-moi pendant 4 jours pour mon premier Hellfest. J’y étais et je vous partage mes impressions de néophyte du métal.

On entend régulièrement des critiques sur ce qu’est devenu le Hellfest : un Disneyland version métal selon certains, les choix discutés/discutables des têtes d’affiches (on reviendra sur MUSE plus tard) mais wahou ! À peine arrivés à la gare de Clisson, on est dans l’ambiance : la gare s’est parée de cornes rouges et les haut-parleurs crachent la playlist officielle du Hellfest. Un stand SNCF distribue des protections d’oreilles et autres goodies, tout le monde nous souhaite un bon festival. Franchement, on y est et on est heureux d’être là !

Le site du Hellfest : bienvenue à Métal-land

Pour atteindre le site depuis la gare de Clisson, il nous reste 20 minutes de marche dans les rues de Clisson, passant devant de nombreux petits pavillons qui vont, le temps du week-end, être désertés par ses habitants… Ou au contraire se transformer en pelouses d’accueil pour tentes de festivaliers !

On arrive sur le site et tout est grandiose : le château à l’entrée, le magnifique crâne-papillon argenté qui
sera un très bon point de rendez-vous pour groupes d’amis perdus, les décors des devantures du Hell City, l’ambiance prison américaine de la War Zone devant laquelle trône fièrement le totem/autel de Lemmy Kilmister la légende du heavy métal…

La zone VIP fait aussi son effet avec son bassin rempli de nénuphars où on pouvait se baigner apparemment les autres années, le bar et salle de retransmission des concerts à l’ambiance très “Gigerienne”, un endroit très accueillant ! Implanté dans un parc de 21 hectares, le choix du site est vraiment top : il permet de suivre les concerts sous l’Altar et la Temple ou de regarder ce qui se passe à la War Zone depuis des gradins en pierre sans trop s’engager physiquement !

Trop sympas les Métalleux !

J’ai beau être au milieu de 20 000 festivaliers fans de métal, je n’ai pas croisé de gros lourds, ni de personnes violentes ; on ne ressent jamais de l’insécurité ou du stress pour soi ou ses affaires. On constate avec sérénité que beaucoup d’agents de sécurité sont mobilisés dans le pit pour assurer des slams sans dangers, des zones HellCare de sensibilisation sont présentes et même un stand de tartinage de crème solaire car on ne rigole pas avec le soleil !

Même lorsqu’on fait une pause sonore, on peut profiter de l’ambiance en admirant les looks plus ou moins habillés et stylés des festivaliers qui ont vraiment soigné leur apparence ! Et pour qui cherche de l’inspiration pour son prochain tattoo, c’est le paradis ! Les gens sont heureux d’être là, comme une forme de communion évidente portée par leur passion commune pour la musique.

Quelques couacs…

Quelques problèmes techniques de sons notamment lors du show tant attendu de MUSE viendront ajouter de l’eau au moulin des haters. Parfois des petits soucis de branchements de guitare mais dans l’ensemble des shows vraiment chouettes et un respect parfait des timings. Les concerts s’enchaînent entre les 2 scènes Mainstage et alternent aussi entre l’Altar et la Temple. De quoi profiter chaque seconde de musique sans être obligés de traverser le site !

Les scènes sont thématiques : pour les fans de punk/hardcore direction la War Zone – qui porte bien son nom – ou squattage à la Valley, malgré le soleil, si on préfère le style stoner/doom. Pas de Hellfest sans feu ; des jeux de flammes qui réchauffent l’atmosphère à la nuit tombée et qui illuminent les scènes principales, des cracheurs de feu (un peu dangereux si on regarde de trop près !) et un feu d’artifice grandiose pour clôturer cette 18e édition.

L’ambiance Hellfest est soutenue par de nombreuses structures, imposantes et vraiment léchées : on citera la Gardienne des ténèbres qui se met en mouvement régulièrement au niveau du Market pour 30 min de projection d’eau, chalumeaux et hochements de tête. Produite par la compagnie La Machine, c’est un symbole du festival et lorsqu’elle déambule, c’est très impressionnant. Par contre pour le choix musical qui l’accompagne – une petite musique type parade du cirque – on repassera.

… mais vite effacés par une organisation rôdée

Jamais trop d’attente pour entrer sur le site, les concerts s’enchaînent sans retard : que demander de plus ? Même lorsqu’en raison d’un problème d’avion, STONED JESUS à la Valley est annulé, la réaction est rapide et efficace : on reçoit tous des notifications via l’appli : c’est WITCHFINDER qui prend leur place et STONED JESUS est reprogrammé avec quelques heures de décalage dans la Purple House. Malheureusement, la Purple House est avant tout une boîte noire regroupant plutôt des animations type jeux forains et jeux d’arcade. La scène centrale est une cage à 360° et la jauge maximum est de 400 personnes : bien trop petite pour accueillir tout le public qui s’était massé devant l’entrée sans jamais pouvoir entrer.

Avec les litres d’eau bue pour ne pas dessécher et pour s’hydrater après d’intenses pogos, on termine toujours au même endroit ! Allons voir si les toilettes de l’espace VIP sont à la hauteur de leur réputation : plus de PQ, plus de savon, une chaleur de dingue… Au contraire, sur le site, c’est tout sauf l’enfer : il y a toujours du papier, c’est propre, la mise à disposition gratuite de protections féminines et le sourire des mecs sur place sont vraiment appréciables !

Les prix : c’est là qu’on entre réellement en enfer !

Tout est excessivement cher durant ce Hellfest. On ne reviendra pas sur le prix du pass, son prix est peut-être une des explications au fait que la moyenne d’âge des festivaliers soit plus proche des 40 ans que des 25 ans et qu’on se sente tout à fait bien ici ! Mais pour pouvoir tenir 4 jours, il faut bien manger et boire (avec modération). Canicule oblige, les points d’eau sont nombreux mais pris d’assaut et malgré la présence de nombreux désoiffeurs, ces vendeurs ambulants avec leur sac isotherme rempli de Carlsberg sur le dos, la majorité des gens ne sont pas dans l’excès d’alcool. Et ça participe évidemment à la bonne ambiance qui règne durant ces 4 jours.

Le choix pour se restaurer est vraiment vaste et on trouve toujours de quoi contenter notre envie du moment. Le choix de boissons est aussi pléthorique ; des bars à cocktails, des stands d’alcool forts, des distributeurs de bière, des softs qui seront vite en rupture de stock : dure dure la gestion de 240 000 festivaliers soumis à la chaleur intense de ces 4 jours !

Les temples du shopping du Hellfest

Les 2 premiers jours, d’immenses files d’attente se formaient devant le Sanctuary : point de vente officiel des t-shirts, goodies et autres objets estampillés Hellfest 2025. Mais pour avoir le choix, il était nécessaire de patienter plusieurs heures en plein cagnard car dès le samedi, des nombreux articles n’étaient plus dispos. Alors quand on est fan, on patiente et on ressort délesté de quelques dizaines d’euros mais avec un souvenir à ramener à la maison en plus de tous les souvenirs dans la tête !

Du côté des boutiques de la rue du Hell City Square ou sous le chapiteau de l’Extrême Market, on trouve aussi notre bonheur. Quelque soit notre envie : du t-shirt au tattoo, en passant par des bijoux ou des jupes pour homme, on trouve de tout ! On citera la présence de Sea Shepherd ou de l’association
vendéenne Plastivore qui recycle les déchets plastiques notamment les 95 kg de gobelets du Hellfest 2024 en porte-clés et boucles d’oreilles en « H », symbole du festival. Petit tour au stand de Chakra Noir ou du côté de l’Atelier du Grand Chic qui propose de magnifiques sérigraphies dont certaines sont parties très très vite. La présence le matin d’Olivier Ledroit, dessinateur de BD présent pour des dédicaces sur le stand de Métal Hurlant aura aussi attiré les foules mais pas de dédicace sans un achat avant. C’est le business baby !

Bref, le Hellfest c’est vraiment 4 jours de dingue dans un monde à part. Si ça vous a donné envie, posez vite votre mardi 8 juillet 2025 : mise en vente des pass 4 jours pour l’édition 2026 et il n’y en aura pas
pour tout le monde !

Article et photos par Cl-ear