Festival Au Fil du Son de Civray : notre top de cette 22e édition
COMPTE RENDU – Retour sur la 22e du festival Au Fil du Son, à Civray (86), avec les artistes programmés qui nous ont le plus marqués, entre nostalgie et bonnes surprises.
Civray est une petite ville de la Vienne (86), située non loin de Poitiers, où il fait bon vivre. Quand vient l’été, à la fin du mois de juillet, la commune attire les foules le temps du festival Au Fil du Son. Un événement qui a pris de l’ampleur avec les années, à la faveur d’une très bonne réputation, faisant de lui un incontournable de la saison culturelle. Pour preuve, il vient de battre son record de fréquentation avec plus de 40.000 spectateurs enregistrés en 2025.
Loin des grosses machines qui sévissent tout l’été dans l’hexagone, Au Fil du Son tire son épingle du jeu en offrant un événement à taille humaine, porté par une programmation éclectique et fédératrice, le tout dans un cadre champêtre très séduisant, au bord de la Charente. Pour sa 22e édition, l’équipe de l’événement a une fois de plus vu les choses en grand avec trois soirées de musique mixant tous les styles et toutes les générations. De Superbus à Rilès en passant par SCH et Synapson, retour sur nos meilleurs moments du festival.
Les plus fédérateurs
C’est principalement pour eux qu’on a eu envie d’assister à cette nouvelle édition du festival Au Fil du Son : Superbus et SCH. D’un côté les ambassadeurs de la scène pop-punk française. De l’autre, le S, figure emblématique du rap de Marseille.
Superbus, porté par une Jennifer Ayache ultra charismatique, nous a littéralement mis des papillons dans le ventre. On avoue connaître leur musique depuis plus de 20 ans. Et l’espace d’un concert, on s’est revu , plus jeune, passer en boucle leurs albums, apprendre par cœur les paroles et plonger tout entier dans leur univers rock-bubble-gum. La bonne nouvelle, c’est qu’on connaissait encore toutes les morceaux par cœur. A l’instar du reste du public qui a chanté pratiquement toute la set-list, en particulier les incontournables “Lola”, “Radio Song” et “Butterfly”. On a tous eu le smile pendant une heure et c’était beau à voir.
À la base, on n’est trop branché rap français chez Rocknfool, mais SCH fait partie des rares rappeurs que l’on apprécie. Sans doute parce que, maintenant qu’on l’a vu en live, on peut dire avec certitude que c’est le plus rock n’roll d’entre eux. On a aimé son look (comme toujours), on a aimé son attitude, digne d’un crooner sorti d’un film de Scorsese, on a aimé l’entendre chanter en piano-voix (et pas juste rapper). À l’instar d’un Johnny, il a littéralement allumé le feu. Et face à lui, le public, ultra réceptif, n’a pas hésité à “lâcher les lions” au son d’une set-list riche et variée qui s’est soldée par le tubesque “Fade Up”, calibré pour faire danser les foules.

Les plus surprenants
Le charme des festivals, c’est qu’on y découvre des artistes qu’on n’a pas l’habitude d’écouter. Et, avec un peu de chance, on est agréablement surpris. C’est ce qui s’est passé avec Rilès. Programmé samedi 26 juillet, l’artiste a mis tout le monde d’accord avec un show à l’américaine puissant, porté par une scénographie impressionnante et des chorégraphies millimétrées. On s’est un peu cru à la mi-temps d’un mini-Superbowl, face à un cousin de Justin Timberlake. Bref, on a pris une belle claque ! En sachant qu’à la base, pour nous, Rilès, c’était surtout le gars qui a réussi l’exploit de courir pendant 24h sans s’arrêter. Inutile de dire qu’on partait de loin…
L’autre bonne surprise de cette édition, c’est sans conteste Caravan Palace. On connaît bien leur nom, et quelques morceaux de leur riche discographie de-ci de-là, mais on ne les avait encore jamais vus sur scène. C’est désormais chose faite et on peut dire qu’on n’a pas été déçues. Impossible de résister à leur électro-swing, calibré pour le live. Et on n’est pas les seuls à avoir été conquis. Le groupe, porté par la chanteuse Zoé Colotis, n’a eu aucun mal à conquérir Civray, sous le charme de leur son singulier et de leur énergie communicative.
Mention spéciale aussi pour Synapson qui, en live, nous a impressionnés par son sens du groove imparable. Entouré de musiciens et d’une chanteuse à la voix de velours, la musique du duo formé par Alexandre Chiere et Paul Cucuron, prend une toute autre ampleur.

Les plus nostalgiques
Ils ont marqué plusieurs générations avec leur rap singulier et leur textes ciselés, à la fois engagés et teintés d’humour. Officiant désormais sous le nom de Saïan Supa Celebration, Sir Samuel, Specta, Sly Johnson et Vicelow font renaître la flamme du collectif sur scène à l’occasion des 25 ans de la sortie de leur album KLR. Malgré un line-up revu à la baisse, il n’y avait pas de quoi se faire du souci ! On a retrouvé le Saïan comme on l’avait connu à la fin des années 1990, plein d’énergie et en pleine harmonie. Pour notre plus grand plaisir, ils ont gardé le meilleur pour la fin, clôturant leur set avec leur tube imparable : “Angela”, repris en cœur par tout le public de Civray, le morceau jouissant d’une seconde vie grâce à la récente reprise du rappeur Hatik.
Tairo aussi fêtait ses 25 ans de carrière samedi 26 juillet, sur la scène de Civray. L’artiste, figure emblématique de la scène ragga-dancehall française, a fait danser le public au rythme de ses morceaux ensoleillés et de sa bonne humeur communicative.
Et aussi…
On peut aussi dire qu’on a adoré la fraîcheur de Luiza, la douceur de Broken Back, l’assurance de Théodort et l’énergie folle de Beat Torrent.
Photos : Hélène Pouzet
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