On y était : Elliot Maginot au Pop In
C’est bizarre. On est à quelques mètres du Bataclan. Il y a quelques semaines, le quartier a tremblé. On n’a pas totalement digéré les attentats et c’est avec une petite boule au ventre qu’on marche rue Amelot. On est un samedi soir. On est au Pop In, très exactement. C’est le premier concert depuis les attentats, on flippe. On se dit que c’est peut-être un peu tôt. Et puis il suffit que les premiers accords s’échappent de la guitare d’Elliot Maginot pour qu’on se rassure.
Non, on n’aurait loupé ce concert pour rien au monde. Elliot Maginot, ça fait un moment déjà qu’on en parle par ici. Depuis une nuit d’août où il avait déclenché un torrent de larmes avec une poignée de chansons enregistrées en guitare-voix dans sa chambre et balancées sur Bandcamp. C’était beau, c’était brut, c’était inattendu et surtout cela avait ramolli ce cœur qui n’était plus du tout chamboulé par rien, depuis un petit moment. C’était en 2013.
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Depuis, deux ans sont passés, et on priait les Dieux de la musique pour que ce garçon traverse l’Atlantique. Il est Québécois. Après un rendez-vous raté au printemps, on le retrouve finalement un samedi soir d’automne. Post attentats de Paris. Non, on n’a pas pleuré ce soir-là. Ce sont d’autres émotions qui se sont entremêlées. La joie d’abord. De retrouver une salle de concert. Le rire, parce qu’entre deux titres poignants (on te conseille “Monsters At War” et “Jepeto”), Elliot Maginot balance quelques blagues (“je me sens légitime de porter une chemise à carreaux puisque je viens du Québec, c’est pas pour la jouer hipster“). Le bonheur, parce que la musique live c’est ce qu’il y a de mieux et quand elle est folk et fabriquée par ce garçon-là, elle est même magique. Magique parce que pendant trente minutes on a rangé dans un coin de nos têtes la tristesse qui nous envahissait ces dernières semaines. On s’est laissés porter par les ritournelles mélancoliques du Québécois, par cette voix si particulière, chargée d’émotion et par l’intensité qu’il met dans ses chansons, même si le set de ce soir n’en comportait que 4 ou 5.
Pour ces trente minutes de lâcher-prise et d’abandon, on a envie de dire : merci Elliot Maginot.
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À VOIR : Le clip de “Survival” d’Elliot Maginot
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