On y était : Hannah Epperson + Haley Bonar à l’Espace B
LIVE REPORT – Il n’y avait pas grand monde ce mercredi soir à l’Espace B. Pourtant l’affiche était particulièrement belle : Hannah Epperson et son folk électronique au violon partageait la scène avec Haley Bonar et son groupe rock alternatif.
21h pile, Hannah Epperson monte sur la scène de l’Espace B. Le public encore éparpillé autour du bar se rapproche de la jeune femme à la crinière dorée. Derrière elle, Jason Burger, un batteur discret mais au talent lumineux l’accompagne. La soirée commence avec un doux good evening et des premières notes de violon. Car oui, ce soir c’est bien ce violon qui est au cœur de la scène. En pizzicato, à l’archet, ou même parfois utilisé comme percu, les cordes du violon d’Hannah Epperson résonnent jusque dans notre chair. Derrière mais tout autant fascinant se trouve le batteur, qui fait plutôt office de percussionniste fou, frappant sur des toms recouverts de tissus pour en étouffer le son, ou sur les cercles métalliques pour des claquements plus incisifs, ou encore sur ses pads électroniques pour une ambiance plus féerique. Ce batteur frappe bien, quand il faut, comme il faut.
Il y a un petit quelque chose venu de la musique traditionnelle dans la sonorité, de la musique classique dans la superposition des voix, de la musique contemporaine dans l’utilisation avisée des dissonances. Hannah Epperson créé à partir d’un violon, d’une pédale loop, et d’une voix mystérieuse, une musique intemporelle. Cette voix qui sait souvent se faire douce et murmurée, sait aussi se faire entendre. La jeune femme n’hésite pas à chanter à plus de 30 cm du micro, sa voix envahit pourtant toujours autant la salle. Et pour finir, elle quitte la scène en chantant à même le micro du violon. Un brin de folie, de la douceur et des compositions surprenantes, Hannah Epperson est bien unique en son genre.
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C’est Haley Bonar la prolifique qui prend la suite, entourée d’un full band joyeux : batterie, basse, guitare, clavier et voix de chœur. Rien de farfelu cette fois, mais une énergie et une conception qui ne laisse personne de marbre. La chanteuse lance de timides merci, mais semble avoir acquis une sagesse musicale et une aisance scénique depuis son concert à la Flèche d’Or fin 2014. Dès les premiers titres, les regards des curieux se croisent : l’approbation est générale. Des premiers titres très folk-rock qui rappellent les bons groupes qu’on avait envie de créer dans les garages de nos parents. Puis on oscille légèrement vers le folk-lyrique à la Cranberries, pour s’adoucir plus encore, baisser le volume des amplis et se concentrer sur des duos de clavier-voix mélodieux. Le groupe manie bien le bon vieux rock, “Stupid Face”, et la jolie ballade, “Jealous Girls”. Comme beaucoup on était venues pour Hannah Epperson, et comme beaucoup on est restées, happées par la dynamique Haley Bonar.
Texte : Jeanne Cochin | Photos : Emma Shindo