Hervé : son Intérieur Vie à la Laiterie

LIVE REPORT – Il était passé en fin de tournée précédente, on le retrouve en début de celle-ci. Retour à la Laiterie pour Hervé et son nouvel album.

Les vacances, le début d’un long week-end, un jour à la météo clémente… La soirée n’était pas idéale pour attirer les gens dans une salle de concert, a priori. Mais quelle erreur cela aurait été de manquer ce rendez-vous avec Hervé. Cela faisait à peine un an et demi qu’il était passé par La Laiterie pour son Hyper Tour. Et c’est avec joie qu’on le retrouvait pour son “deuxième vrai concert”, comme il le présente ce soir-là, de la tournée de son nouvel album, Intérieur Vie.

De l’album à la scène

À l’écoute de ce disque, on comprend vite l’intention : ouvrir une fenêtre sur cet intérieur qui fait d’Hervé celui qu’il est aujourd’hui. Entre histoires de filiation, hommages aux origines bretonnes, et constats sociétaux, il laisse mine de rien apercevoir la facette sombre de tout être “hyper”. L’impression d’un truc plus profond qui se joue là dans les oreilles, bien camouflé sous l’habituel synthé et les rythmes enjoués (“Dans la peau”), mais qui perce pourtant au détour d’une voix neuve (“Si tu savais”) ou d’une ambiance plus lourde (“Pulsions”). De quoi s’interroger sur l’évolution du set d’un garçon tout de même reconnu pour son énergie insatiable et son sourire contagieux.

Sur scène, un échafaudage et des projecteurs de chantier. Un cadre en pleine cohérence avec l’artwork de l’album et les clips de “D’où je viens” et “Tout ira mieux demain”. Une passion pour le bâtiment à assouvir ? On pourrait le croire au travers des nombreux traits d’humour faits à propos de la moquette de la scène de La Laiterie, qui nous ramèneront à de vieilles histoires de crêpes et de claquettes 4 bandes (les plus fidèles auront les références). Mais le chantier scénique, excessivement bien travaillé en matière d’éclairage et de déplacements, est plutôt l’occasion de voir l’artiste ajouter de nouvelles dimensions à son travail. Un work in progress qui se construit sur les bases d’Hyper (même énergie, même passages dans le public) mais s’enrichit de moments d’émotion en haut de sa tour (“La Lettre”). Sans parler de “Chelou” ou “Mémoire” qui explorent d’autres horizons rythmiques dans des ambiances survoltées.

Tout ira mieux demain ce soir

Bien sûr, ce n’est que le début de la tournée. Deux ou trois signes montreront que tout ça est encore à apprivoiser entre les trois musiciens liés par une belle connivence. Une volonté de perfection jusqu’au moindre détail qu’on ne peut qu’apprécier. Mais l’essentiel n’est pas là. Comme la dernière fois, le constat reste le même. Hervé impressionne par son intensité, les kilomètres de scène avalés, et surtout la joie qu’il allume partout où il va. Il fait chaud et il fait bon vivre, dans le monde qu’Hervé crée l’espace d’une soirée. Un monde que personne, pas même lui quand les rappels s’enchaînent, n’a envie de quitter. Et pour ça, on ne peut que lui dire merci.