CCF23 : Malaimé Soleil, Palatine et Julia Jean-Baptiste
COMPTE RENDU – Retour sur une affiche triple du feu de dieu au Coup de cœur francophone : les Français Palatine et Julia Jean-Baptiste et les Québécois Malaimé Soleil.
C’est parti pour notre Coup de cœur francophone 2023, alors que l’hiver pointe dangereusement le bout de son nez. Mais ce ne sont ni les quelques pauvres degrés de Montréal, ni les célébrations d’Halloween de ce premier week-end de novembre qui nous ont empêchés de nous rendre au Lion d’Or pour assister à la soirée la plus alléchante de la programmation.
Julia Jean-Baptiste
Julia Jean-Baptiste, un nom qui sonne un peu québécois. Et non, arrivée de France avec sa maman, fan aux premières loges qui connait toutes les paroles, Julia Jean-Baptiste ouvre la soirée au cabaret du Lion d’Or. Elle s’attendait à avoir -30° en arrivant à Montréal, finalement les températures sont plus douces et elle réchauffe même la salle avec ses airs de pop et de disco qui donnent tout de suite envie de danser. Proche de la vibe de Juliette Armanet et Clara Luciani, Julia Jean Baptiste écrit sur cet ex qui “était un gros connard”, sur sa grand-mère, cette “danseuse du music-hall”, le désamour, l’amour, et sa loterie. Des chansons pour bouger aussi, notamment un chouette duo avec Zoo Baby dont on se souvient et chantonne le refrain “all night long, sors ta langue”… (sortie prévue le 24 novembre).
Julia Jean Baptiste transmet sa belle énergie, elle s’empare de la scène et envoûte le public avec son regard rieur, son sourire éclatant et ses pas de danse funk. Grace à son aisance sur scène, on se laisse facilement emporter. On rigole du clin d’œil adressé à sa maman au premier rang qu’elle essaye de faire danser. Julia Jean Baptiste est décidément attachante. M. L.
Palatine
La pop avec une forte teinte de rock de Palatine nous embarque ensuite sur les terres brumeuses partagées entre le lieu-dit “Château-Lointaine” et les bayous de “Baton Rouge”, on vogue ainsi entre le second album Phantômaton et le premier Grand Paon de nuit. En passant par le titre “Jane Jane” de leur EP Talismanie où le timbre particulier de Vincent Ehrhart-Devay perd ses mots (il assurera que le jetlag n’est pas une excuse pour oublier ses textes).
Le set est joliment exécuté et planant, la guitare électrique vient tendre les ambiances, la contrebasse les alourdir, le chant sillonne et le groupe s’amuse dans une énergie communicative, achevant le set sur un déhanché rock’n’roll habité. Palatine assure un spectacle généreux, malheureusement le set est trop court pour en profiter encore ! D. T.
Malaimé Soleil
Fin de soirée avec les étoiles montantes de la musique francophone québécoise, ceux dont tout le monde parle, et à juste titre. Accompagnés ce soir-là d’Annabelle Gagnon aux claviers et back vocals, Malaimé Soleil sont de retour au Lion d’Or. Cette fois-ci, contrairement au passage des garçons lors des Francouvertes en pleine Covid, la salle est remplie de bien plus que 7 jurés.
Une foule de connaisseuses et connaisseurs se dressent déjà derrière les tables de cabaret, dansent et chantent en chœur. Les Québécois jouent quelques titres de leurs EPs tout en présentant surtout leur nouvel album Tempête sorti en septembre dernier. On admire l’amplitude du timbre de voix du chanteur, Francis Leclerc, souvent gorgé de réverb’. On concède aussi un kick sur le jeu du bassiste Antoine St-Onge qui, avec effacement, fait chalouper ou rocker le tout, soutenu à la section rythmique par le précis Alex Crépeau. On s’enlise tranquillement dans leur univers onirique et démesurément mélancolique qui pousse à l’introspection tant les thèmes abordés dans les chansons sont sombres. Quelques pogos et du crowd-surfing du public plus tard, Malaimé Soleil finit son set avec les honneurs. Vraiment, chapeau bas ! E. S.
Texte : Mathilde Lebecq, Emma Shindo et Damien Terral
Photos : Emma Shindo
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