Dans le rétro de 2015
Nous aussi on a décidé de se replonger dans nos souvenirs de cette année 2015 qui s’achève. Bien qu’on ait hâte de tourner la page, remplis d’espérances d’un futur meilleur (et incertain), on ne peut pas dire qu’on ait chômé. Faire un choix n’est jamais facile, or il a bien fallu s’y plier pour ne retenir qu’un meilleur concert et une meilleure découverte. Il a été plus aisé par contre, de sélectionner un meilleur album et nos plus grosses déceptions de l’année.
SWANN
Meilleur album :
Mon cœur balance entre Carrie & Lowell de Sufjan Stevens et At.long.Last.A$ap d’A$ap Rocky. Je vais finalement choisir le premier des deux, parce qu’on a retrouvé le Sufjan des premières années, loin des expérimentations sonores des derniers albums. Un folk beau à se damner dans lequel le garçon se livre totalement et intimement. On est désarmé par tant de beauté et de sincérité dès la première écoute. Et après une centaine d’écoutes, on est toujours sous le choc.
Meilleur concert
Last Train à la Boule Noire. Parce que ces gamins ont moins de 25 ans et pourraient donner des leçons de rock aux plus aguerris. Irrévérencieux, fougueux, magnétiques, les quatre garçons ont littéralement emporté la salle surchauffée et détruit la moitié de la scène. On a enfin un vrai groupe de rock qui vaut la peine en France. Je pourrais aussi dire Damien Rice aux Folies Bergères mais c’est mon cœur de fan transie d’amour qui parle parce que ce n’était pas son meilleur concert. Je pourrais mettre aussi tous les shows de Christine and The Queens.
Meilleure découverte
The Slow Show. Ils ont fait leur premier concert chez nous, en décembre, au Point FMR. C’est en terre inconnue que le groupe de Rob Goodwin avance mais le talent est là, alors naturellement, la salle est conquise. La musique du groupe est un délicieux mélange entre The National et Editors, la voix caverneuse du chanteur étonne tant on ne s’y attend pas. Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire le violent choc émotionnel que cause le groupe après l’écoute. Il faut écouter. C’est tout. Je pourrais aussi parler de Hein Cooper et son folk solaire ou encore Aldous Harding et ses tristes ritournelles à pleurer des rivières.
Déception
Le single “I Feel Love” était annonciateur d’un autre grand album de The Dead Weather. En fait, Dogde and Burn est un gros bordel. Une espèce de collage de pleins de sons qui ne vont pas ensemble. Le groupe surjoue… c’est inaudible.
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EMMA
Meilleur album :
Définitivement Ici le jour (a tout enseveli) de Feu! Chatterton. J’ai déjà parlé plutôt longuement, de ce premier excellent album, et je n’ai plus de superlatifs disponibles dans mon répertoire.
Meilleur concert
Déjà l’Olympia, sans doute la meilleure salle parisienne. Ensuite Hozier, ce mec improbable avec une voix divine, et son repertoire bluesy qui te laisse pantois, bras ballants, et fesses sur fauteuil. Enfin, cet état de choc en sortant du concert, cette incapacité de rentrer tout de suite chez toi, envahie par un sentiment de béatitude absolue. J’ajouterai également une petite parenthèse pour Lissie au New Morning, car c’est la seule qui a réussi à me faire verser de vraies larmes cette année avec “The Sun Keeps Rising”.
Meilleure découverte
Deux sublimes découverte cybernétiques de folkleux exactement comme je les aime : les banj-Australiens de Sons of the East et l’Anglo(-andalou) Charlie Cunningham. Folk is absolutely not dead.
Déception
Je pourrais vous parler de mes amours : Adele et de Boy & Bear, mais je ne m’en suis pas encore remise. Je vais plutôt jeter un pavé dans la mare avec Half Moon Run, car oui désolée, j’ai été très déçue par Sun Leads Me On, leur deuxième album fourre-tout et tellement inégal.
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MATH’
Meilleur Album
Yours, Dreamily de The Arcs, sans hésitation. Dan Auerbach au meilleur de sa forme, un son enfin original, de belles guitares, des cuivres et des batteries qui frappent fort. Le cadeau que l’on n’espérait plus de notre Dieu personnel…
Meilleur concert
En tant que fière Lyonnaise je me tourne naturellement vers les Nuits de Fourvière et il y a donc ex-aequo entre la Famille Chedid et Damien Rice. Si c’est en bonheur communicatif que l’on note, Louis et ses enfants l’emportent, si c’est en torrent de larmes et folk parfaitissime c’est notre Irlandais Damien.
Meilleur Découverte
Palace a rendu mes oreilles amoureuses en deux minutes d’écoute et ça perdure dans le temps à chaque écoute…
Déception
Parce que je l’attendais très très impatiemment aussi, je dois rejoindre Emma et choisir Sun Leads Me On d’Half Moon Run… Quelques titres sortent du lot mais le manque de cohérence me laisse complètement dans l’incompréhension et la déception après le premier album qui était tout bonnement génialissime.
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