Francofolies 2018, jour 2 : Gael Faure, Thérapie Taxi, Adam Naas, Roméo Elvis : la nouvelle vague
LIVE-REPORT – Deuxième jour aux Francofolies de La Rochelle. Jour placé sous le signe du rap avec NTM, Damso, Roméo Elvis. Mais pas que.
S’il fallait te définir l’eargasm. Je te dirai une chose : jette une oreille à Adam Naas. Peut-être en as-tu déjà entendu parler. Nous, en tout cas, on en a déjà parlé. Le jeune homme transpire la sensualité, sa musique gorgée de soul est sans doute le remède à toute mélancolie passagère. On a envie d’être amoureuses, on a envie de sourire niaisement. Il arrive sur scène habillé d’un kimono. La légende dit qu’il est “tout nu en dessous”. Je ne sais pas si la légende est vraie, mais vu la chaleur étouffante et le soleil qui brûle la peau (mes épaules peuvent en attester), je dirai que je le comprends si c’est le cas. J’avais déjà été séduite par son EP, malheureusement, je n’avais jamais eu l’occasion de le voir en live. Et, dans le théâtre Verdière, le cadre est parfait.
Lumière tamisée, scène mi-éclairée, ambiance intime et intimiste. Les conditions sont excellentes. L’acoustique parfaite, la voix d’Adam Naas est magnifiée, même s’il n’a aucunement besoin d’artifices. Il a la voix d’un ange, elle tutoie les aigus et les graves avec des ondulations absolument exquises. Il a l’intelligence de marier les influences d’hier avec les arrangements d’aujourd’hui. Ça groove, c’est soul, c’est beau. C’est divin. Il n’y a pas d’autres mots. Divin. S.S.B
Le dernier concert de Gael Faure m’avait laissée sur ma faim. J’imagine qu’il y avait une pression particulière sur ses épaules au Café de la Danse. Cette fois, aux Francofolies de La Rochelle, c’était quasi-parfait. Décontracté. Le groupe est désormais bien rodé et cela se voit. Cela s’entend. L’énergie est parfaitement dosée, les ardeurs retenues, les sourires francs. C’est seul à la guitare que Gael Faure commence son set. “Traverser l’hiver”. Autant dire, une superbe mise en bouche avant de glisser sur les titres que le public connaît moins mais qui commencent à bien vivre désormais. “Courbes et lacets”, “La saison”, les sublimes “Only Wolves” et “Lonely Hours”. Je ne change pas d’avis en disant que l’anglais sied très bien au garçon et que ces deux titres-là sont les plus beaux de sa discographie. S.S.B
Sur la grande scène, il y avait Thérapie Taxi. Je dirai cinq mots pour définir le concert : ce n’est pas pour moi. C’est tout.
Et puis du rap
Les Bleus se sont certes imposés face à la Belgique en demi-finale de la Coupe du monde, mais en matière de rap, les Belges sont actuellement incontournables. Roméo Elvis en est la preuve. Avec son album Morale 2, il s’est imposé comme l’une des valeurs sures du hip-hop francophone. Malgré un petit problème technique au début de son set, le rappeur de 25 ans n’a eu aucun mal à mettre le public à ses pieds. Difficile de résister à sa voix grave, son flow tranquille et son charisme fou. H.P.
On a déjà vu NTM dans le cadre du Festival Chorus en avril dernier. On a retrouvé JoeyStarr et Kool Shen le temps d’un concert, simplement suprême. Les artistes, qui ont plus d’un siècle à eux deux, ont mis la fièvre au public pendant une heure et demie, enchaînant les tubes. “Paris sous les bombes”, “Passe le oinj”, “Pose ton gun”, “Laisse pas traîner ton fils”, “Ma Benz”, la setlist était parfaite. Avec en prime quelques jolis guest dont DJ Pone, Raggasonic et Lord Kossity. Véritables bêtes de scène, les mentors du hip-hop ont prouvé qu’ils étaient toujours les patrons du genre. H.P.
Photos : Sabine Swann Bouchoul