La rétrospective 2020 de l’équipe
BILAN – Meilleur album, meilleure découverte, meilleur concert et déception, on vous dit tout de notre année musicale 2020.
On n’est pas du genre à mentir. Mais rassembler nos forces pour vous écrire cette rétrospective n’a pas été des plus faciles pour certaines. Parce que comme beaucoup d’entre vous, on a hâte de tirer un trait sur cette année 2020 qui nous a tous mis.es à rude épreuve. N’empêche, on ne pouvait pas non plus ignorer les belles choses parues cette année, en pleine tempête. Mine de rien, l’année aurait été bien plus ratée sans ces courageux.ses artistes et groupes qui se sont battu.e.s pour la musique. 2020 est morte, long live 2021.
Sabine
Meilleur album : Grand Prix – Benjamin Biolay
J’ai hésité. L’année 2020 a été particulière, je n’ai pas écouté énormément d’album mais il y en a quelques uns qui ont retenu mon attention. J’ai hésité entre “Paradis” de Ben Mazué et “Grand Prix” de Benjamin Biolay. Mon choix s’arrête sur le deuxième. Parce qu’il m’a accompagné pendant une grande partie de cette année. Parce que Benjamin Biolay n’est jamais là où on l’attend et qu’il ne me déçoit jamais. Parce que ce “Grand Prix” est lumineux, parce que moi aussi je me demande “où est passé la tendresse”, en cette année 2020.
Meilleur concert : Ziggy Stardust & the Spiders From Mars au Hammersmith Odeon
Il date de 1973. Je l’ai beaucoup regardé en DVD cette année. Et il est disponible sur le site d’Arte : c’est Ziggy Stardust & the Spiders From Mars tourné au Hammersmith Odeon de Londres. Parce que Bowie reste toujours mon compagnon musical. Si tu veux toi aussi te plonger dans ce concert absolu fou : rendez-vous sur ARTE.
Déception : 2020
La gestion de la crise sanitaire ? L’absence de festival ? L’ouverture des salles de concept qui n’arrive jamais ? La culture considérée comme non-essentielle ? L’album de Julien Doré ? L’année 2020 ?
Morgane
Meilleur album : Gemini Rising – Siiga
Le choix de l’album de l’année se résume finalement à une seule question : que veut-on retenir de 2020 ? Il n’y a que deux possibilités. Soit on en retient les difficultés, les luttes, les incohérences, les pertes, les désillusions. Soit on en retient qu’on a réussi à traverser la tempête, à peu près debout. Je choisis la 2e option. Et donc je choisis Gemini Rising de Siiga. Parce que cet album dit tout cela. Il est le soleil qui perce et le vent qui force à avancer. Et il est sublime.
Meilleure découverte : Jawhar
On ne va pas se mentir, je n’ai pas découvert grand chose cette année, préférant me lover dans mes habitudes musicales. Mais il y a eu la percée de ce Tunisien/Belge, Jawhar. Une découverte tardive, mais une découverte de toute beauté. Il est comparé à Nick Drake. Et il chante en arabe. Tu vois peut-être mieux le niveau de beauté dont je parle maintenant.
Meilleur concert : Night Shop & Kevin Morby à la Laiterie
Avant toute chose : mais que les concerts me manquent ! Maintenant que c’est dit, j’ai choisi Kevin Morby et Night Shop parce que c’était en février, le soir du jour qui a marqué pour moi le début des emmerdes dans cette année qui les a enchaînées. Et aussi parce qu’il était grand, comme Kevin Morby sait l’être. Ce concert m’a fait pleurer, m’a aidé, et m’a rappelé l’essentiel. Les concerts me rappellent toujours l’essentiel. Et c’est pour ça qu’ils me manquent tant.
Déception : A Hero’s Death – Fontaines D.C
L’absence de prise en compte de tout le secteur musical dans cette crise ? Ah non, on doit choisir des artistes… Alors peut-être le 2e album de Fontaines D.C. Oui, il a été encensé, je sais. Oui, il est bon. Mais non, je ne suis pas d’accord avec les éloges. Il aurait pu être meilleur.
Mathilde
Meilleur album : Song for Our Daughter – Laura Marling
Choix difficile, car il y a eu de très, très belles choses pendant cette année pourtant hautement pourrie. Cela a poussé certains à nous offrir de très jolies pépites, là où d’autres les ont repoussées par pingrerie face au risque de ne pas vendre… Donc un grand merci à Laura Marling qui a souhaité affronter la crise à nos côtés en nous livrant un album de folk sublime, poétique, lumineux. J’ai déjà dit ci-dessous tout le bien que cet album m’inspirait. Elle était au coude à coude avec Matt Berninger (The Nationals) dont nous n’avons découvert que la semaine passée l’album solo Serpentine Prison, pourtant sorti en octobre. Regret de tout ce temps perdu car Dieu que c’est beau… Donc Laura gagne grâce à son nombre d’écoutes cumulées !
Meilleur découverte : Willie J Healey
Afin de trouver du nouveau il faut lire ce qui se raconte chez les autres passionnés de musique, et c’est la newsletter Time To Sign Off qui nous a encouragé à tendre une oreille vers ce jeune Oxfordshirien (pas sûre de moi là !). Il y a du Paul McCartney qui coule dans les veines de ce jeune homme, et d’autres illustres références comme Pulp ou encore Bowie. Son album Twin Heavy nous a apporté la légèreté et la bonne humeur ô combien nécessaire ces derniers mois.
Meilleur concert : Simon & Garfunkel à Central Park 1981
Entre deux confinements, pas eu le temps de se refaire un concert. 2020 m’aura volé les plus beaux : Sir Paul McCartney, les Kings Of Leon ou encore Liam Gallagher… C’est donc Arte qui lors de la diffusion de son documentaire sur Simon & Garfunkel a ensuite enchaîné avec le légendaire concert à Central Park de 1981. Revoir ses images, et surtout imaginer un Central Park plein à craquer d’êtres humains non masqués sur des kilomètres, voir des gens danser coller serrer, s’embrasser, il n’en aura pas fallu plus pour provoquer une crise de larmes inconsolable…
Déception : aimé – Julien Doré
Julien, assis toi faut que je te parle, article écrit à la sortie de l’album résume tout le “non bien” que m’a inspiré cet album. Nous sommes dans une phase d’incompréhension, le courant ne passe plus, mais point de rupture non plus, ça reviendra… En attendant, on a hâte qu’il se remette au boulot pour balayer ces titres insipides et nous proposer à nouveau de la bonne came !
Emma
Meilleur album : You Know I’m Not Going Anywhere – The Districts
C’est rare que je sois aussi excitée à chaque nouveau single mis en ligne en amont de la sortie d’un album (“Cheap Regrets” les gars put*** !). You Know I’m Not Going Anywhere, quatrième album de The Districts m’a fait l’effet d’un shot d’ecstasy perpétuel cette année. Encore une fois, le quatuor américain a pondu un très bon album de rock indé, empli d’une petite lumière salvatrice en plein orage sanitaire. Je me dois de finir en précisant que “Dancer” s’ajoute à la liste des chansons de my entire life.
Meilleure découverte : Ariane Roy et Celeste
Un podium partagé entre deux artistes féminines que j’ai beaucoup écoutées cette année. Ariane Roy découverte grâce aux Francouvertes. Un coup de cœur confirmé l’été avec la sortie de son premier EP. Et Celeste grâce à la magie d’internet et notamment à “She’s My Sunshine” qui m’a retourné le cœur.
Meilleur concert : Kanen, Thaïs et Valence au Cabaret du Lion d’Or
Je ne sais pas si c’est l’effet avant-dernier concert avant la fin du monde (du 2e confinement dans les faits, avant-dernier de l’année) ou la pluie qui s’est abattue sur Montréal toute la journée… mais cette 6e soirée de préliminaires des Francouvertes qui reprenait en version public immobile mais public quand même, après six mois d’arrêt covidien, était comme une limonade glacée en pleine canicule. Ajoutons à ça trois artistes aux univers qui me plaisaient d’avance et que j’avais hâte de (re)découvrir (Valence était ma meilleure découverte de l’année passée). J’en suis sortie avec un cœur comblé.
Déception : les concerts virtuels
Je ne m’y fais pas. J’applaudis les efforts développés par le monde de la musique pour poursuivre leurs activités en temps de crise, mais c’est un non pour moi. Je passe mon tour. Un concert ça se vit. Malgré la qualité des plans, de l’image, du montage (ou non) et du son, un concert filmé que l’on regarde à travers un écran n’a rien d’un concert IRL. On ne choisit pas ce qu’on regarde, on est passifs devant son écran et on ne ressent pas toutes ces émotions qui nous émeuvent et nous transportent lorsqu’on est face à une scène devant des artistes que l’on connaît ou non.
Jeanne
Meilleur album : L’ère du Verseau – Yelle
Ça fait toujours plaisir un nouvel album de Yelle. Et celui-ci est tombé à pic pour nous apporter les beats dansants qui nous manquent depuis qu’il n’est plus possible de se remuer sur le dancefloor ainsi que la douceur d’un cocon moelleux. Comme quand on retrouve une bonne copine.
Meilleure découverte : XX – Superbus
C’est plutôt une redécouverte, comme lorsque tu tombes sur un vieil agenda du lycée, sur lequel tes copines avaient écrit des blagues que tu ne comprends plus. T’avais oublié son existence mais d’un coup plein de souvenirs te reviennent. Superbus, je n’étais pas particulièrement fan à l’époque, mais de découvrir que le groupe était de retour avec un EP, m’a plongée dans une belle nostalgie heureuse. Et en plus de l’effet madeleine de Proust, ces nouveaux titres sont plutôt chouettes.
Meilleur concert : –
Bon bon bon, ce n’est pas comme si j’avais beaucoup de choix, je n’ai fait que 3 concerts en 2020. Et soyons honnêtes, ce n’était pas 3 concerts particulièrement mémorables. 2021 n’aura donc pas trop de mal à relever le défi et faire mieux. J’espère.
Déception : 2020
Cette année est une déception pour tout le monde.
- Tough Enough Festival : le rock made in Botanique
- Peter Cat Recording Co. au Paradiso : la fête parfaite
- CCF24 Sandra Contour et Blondes Naturelles, Saturday Night de la drôlerie
- Les Rotondes, Real Farmer et Crows contre la brume de novembre
- CCF24 Caroline Savoie et Corail : un dimanche soir à la bonne franquette