Éloge à la douceur : Helena Deland et Ouri aux Salons acoustiques

LIVE REPORT – Dernier concert de la 3e édition des Salons acoustiques, la Chapelle accueillait Helena Deland et Ouri pour une parenthèse céleste.

Dernière journée pour la 3e édition des Salons acoustiques. En ce beau dimanche, on part assister au premier des deux concerts d’Helena Deland et Ouri organisé en début d’après-midi. Outre leur projet solo, les deux artistes ont récemment dévoilé les premières chansons de leur projet commun, Hildegard, dont le premier album homonyme est à paraître le 4 juin (Chivi Chivi).

En attendant, on retrouve le théâtre La Chapelle. Au centre de la scène, éclairé par des guirlandes lumineuses, un piano droit ouvert, une harpe celtique et un violoncelle. S’ajoute une guitare acoustique lorsqu’Ouri et Helena Deland entrent sur dans la pièce pour un premier titre ensemble.

Dans le cocon

C’est Helena Deland qui ouvre le bal de ce plateau double. Le public est soudainement enveloppé par un cocon de douceur. Le doigté délicat d’Helena Deland sur sa guitare se fond à merveille avec son timbre de voix velouté, tel une caresse, tout en délicatesse.

Il y a quelque chose de déstabilisant dans la musique d’Helena Deland : il est difficile de prédire les lignes mélodiques de ses chansons. Majeur, mineur, l’artiste nous propose en plus une réécriture acoustique, mélancolique, des titres de ses EP (“Two Queries”) et de son premier album paru en octobre 2020 (“Someone New”). C’est parfois très surprenant de découvrir ses chansons épurées des nappes électroniques habituelles. Surprenant et génial à la fois.

Gênée (et amusée) de se gratter la gorge devant nous (chose qu’elle aurait fait hors-micro habituellement), Helena Deland semble extrêmement heureuse et touchée de se produire devant un public. Elle invite ensuite son ami.e Flo pour quatre chansons, entre canons et divines harmonies. “Claudion”, “Dog” ou encore “Fill the Rooms” s’enchaînent pour clôturer son set. La dernière phrase est murmurée : fill the empty rooms with music.

Onirique Ouri

Ouri prend la suite, avec un programme un peu plus court que celui d’Helena. C’est elle qui le dit. Accompagnée de Zach, son pianiste en chaussettes, Ouri joue tantôt de la harpe, tantôt du violoncelle. Le piano, derrière, se fait discret mais rythmé à la fois. Un bon remplaçant des nappes et rythmes électroniques de l’univers habituel d’Ouri.

Entre ambiant, jazz et musique de chambre, ces longues pièces pour moitié instrumentales sont enveloppantes. Le timbre de voix feutré d’Ouri qui vient s’apposer par-dessus est timide, presque chuchoté (“Shape of it”). On se prend à rêvasser, bercés par le chant des deux instruments se répondant. Pour finir son set, Ouri invite à son tour Antony, pour un très beau duo déchirant dans la veine d’un Anohni Hegarty.

Les deux artistes finissent par se rejoindre pour reformer Hildegard, et le concert se conclut sur “Jour 2”. Les deux femmes sont côte à côté au piano, alors que les guirlandes lumineuses s’estompent jusqu’à la dernière note. Les lumières se rallument, les cinq artistes et musicien.ne.s saluent et nous voilà projeté.e.s dans la réalité le cœur apaisé.

Helena Deland et Ouri (+Hildegard) seront en concert au Festival Santa Teresa le 23 mai.