UssaR, nouvelle obsession de cet été automnal
COUP DE COEUR – Avec ses Étendues, UssaR nous rend impatient d’être à la rentrée, pour découvrir en salle les titres qui nous hantent cet été.
Les vacances estivales, l’une des rares périodes de l’année où je pars à la recherche de titres qui me font danser, histoire de renouveler mes playlists qui tournent généralement en boucle pendant des années. C’est au beau milieu de cette quête que je suis tombée sur UssaR. Soit l’exact opposé de ce que je cherchais. Ballot ? Non.
Non parce que finalement, l’exact opposé de ce que je cherche cet été, qu’est-ce que c’est ? Du sombre, profond, mélancolique, qui te plonge dans un état second, de contemplation, parfois d’introspection. Un truc en général gonflé d’amours foutues et d’émotions violentes. Bref, l’ADN même de ce qu’on préfère à Rocknfool, tout bien considéré.
UssaR noir bleuté
Alors c’est vrai, UssaR a cela de différent qu’il n’est pas un n-ième folkeux à guitare qui te tire des larmes en convoquant les grands espaces forestiers. Mais la mélancolie est multiple. UssaR, son truc, c’est le piano et les synthés. Et niveau grands espaces, ce sont les lames océaniques qui le suivent. Bleues marines et tranchantes. Métalliques. Comme sa musique.
Revenons à l’essentiel. UssaR, pour l’instant, c’est surtout un EP en juillet 2020. Une sortie sans label, sans presse, mais qui a séduit le public à travers le titre « 6 milliards », une sublime chanson d’amour piano-voix. Et depuis, c’est l’ascension fulgurante, avec la sortie en juin dernier d’Étendues. Rien que sur ce nom, on tient l’essence d’UssaR. Étendues, la traduction d’extended, ce qu’est cet espèce d’album, qui n’est finalement qu’une version étendue de l’EP. Étendues, comme celles qu’UssaR convoque. Étendues, comme les nappes électroniques qui habillent et agrandissent les sons tentaculaires du piano. Étendues, comme les frontières que dépasse allégrement l’artiste dans cet EP amélioré.
Musique hybride pour étendues contrôlées
Inspiré par tant le jazz qui guide son apprentissage du piano, que le rap d’IAM ou d’Oxmo Puccino pour ne citer qu’eux, il réussit le mélange de tout cela avec l’électronique et la chanson française. Le tout avec une habileté qu’on ne s’explique pas, tant dans le phrasé (« Bidon Vie ») que dans la musique (« Il pleut dehors »). Mais attention à ne pas voir en ce coup de maître la chance du débutant. L’homme qui se cache derrière cet UssaR a beau en être aux débuts de son projet, lui, n’est pas un novice. Officiant depuis des années dans l’ombre d’artistes comme Youssoupha, Kery James ou Charlélie Couture sur scène, Emmanuel Trouvé a enfin fait le choix de cumuler les casquettes de producteur, auteur, compositeur, chanteur pour un contrôle complet de son propre projet.
Et avec À gauche de la Lune comme tourneur à présent, nul doute que sa conquête des salles sera la voix d’un succès grandissant. Dès cet automne. Si le monde veut bien continuer de tourner.
En tournée notamment le 29 septembre à Merignac, le 2 octobre à Ris-Orangis, le 13 octobre au MaMA Festival, le 16 décembre à Strasbourg…