Charlie Cunningham à l’Ancienne Belgique : l’attendu rendez-vous solo
LIVE REPORT – Une date belge maintes fois reportée. C’est avec beaucoup de bonheur que l’AB a enfin retrouvé Charlie Cunningham, et en solo.
Bruxelles a la chance de faire partie de ces villes pour lesquelles la date de concert de la tournée de Charlie Cunningham a été reportée. Ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde. On se souvient de ce tout premier confinement, annoncé le 12 mars, trois jours à peine avant le concert prévu à Strasbourg. Un report en novembre 2020, qui tombe encore à l’eau, et puis l’annulation, un jour, de ce concert qui nous réjouissait… A l’heure où les choses reprennent doucement pour Charlie Cunningham, on est donc allé le voir à Bruxelles à l’Ancienne Belgique.
Beauté crépusculaire
Après Crows au Botanique la veille, on fait le grand écart des styles. Cela faisait longtemps qu’on n’avait plus vu quelqu’un chanter des chansons tristes tout seul avec une guitare. Alors quand Sophie Jamieson débarque dans une ambiance toute bleutée, seule derrière son micro, si timide, on comprend que tout ça nous avait beaucoup manqué. On ne fera pas dans l’originalité : elle chante des chansons d’amours finies, perdues, déçues. Bref, un grand classique. Mais sa voix profonde et sombre aime les silences et le vide. Et nous embarque avec elle dans les tréfonds d’une âme qu’on sent tourmentée. Le public reste silencieux, respectueux et surtout captivé par cette belle première partie qui ne leur est pas tout à fait inconnue.
En effet, Sophie Jamieson apparaît sur le dernier EP de Charlie Cunningham, Pieces. Cet EP sorti en 2020 qui aura probablement fait parti des EP passé trop inaperçu en temps de crise. Mais peu importe, tout cela est enfin derrière et Charlie Cunningham rejoint enfin cette scène promise depuis 2 ans. Le public est là en nombre. Les fans aussi. Coincée entre un duo de groupies chantant toutes les chansons en coeur et prêtes à demander en mariage le musicien, et une fan absolue pleurant à chaudes larmes sur quelques titres, je me dis que décidément, le garçon, même après deux ans d’absence, remue toujours autant son audience.
Charlie Cunningham en terrain déjà conquis
Il ouvre son set par la bien nommée “An Opening”, enchainera avec “Permanent Way”, “Telling It Wrong”, “Don’t Go Far” et toute ce panel de titres qu’on aime toujours entendre. Il y a finalement peu de surprise dans ce set. Et c’est sûrement tant mieux. Une manière de reprendre là où on en était, en solo, pour notre plus grand bonheur. Charlie l’avouera pendant le set, la reprise est étrange pour lui. Se réhabituer à la scène, à ses titres, hors du rythme habituel intense d’une tournée, devant une salle remplie… Il y parvient pourtant avec son habituelle douceur et habile délicatesse.
Au point de faire remonter les souvenirs et les émotions. En introduction de “You Sigh”, ce solo de guitare andalouse. Celui qui nous retourne absolument à chaque fois, avant de faire venir les frissons quand les paroles apparaissent. Le temps passe bien trop vite au son de “Breather” et “Lights Off” et arrive déjà la fin du concert. Celle que personne ne veut voir venir et qui sera sauvée par un rappel en forme de duo avec Sophie Jamieson, sur “…” Mais le public refuse de laisser se terminer la soirée. Et c’est donc avec l’ancienne et merveilleuse “Blindfold” que se terminera la soirée. Une soirée qui nous aura prouvé une fois de plus le talent de Charlie Cunningham pour les solos guitare-voix. Les deux ans perdus sont effacés. Place maintenant à la suite. On a hâte.