Temples, les palmiers et le soleil anglais
LIVE REPORT – C’était leur première fois à Strasbourg et il était temps. Voyage en terres psyché avec Temples à La Laiterie.
On ne comprend pas trop ce qui amène Cosse, la première partie du soir, à commencer leur concert en avance. Seraient-ils déjà trop à leurs aises à La Laiterie, eux dont le dernier passage date de trois semaines en ouverture de Mademoiselle K ? Peu importe, on est rapidement dans le bain de ce post rock parisien joué avec âme. Ça se met en place dès le début du set. Nils Bö (guitariste et chanteur) me fait penser à Oliver Burslem de Yak (mais il ne joue pas pieds nus). Dans son jeu aussi, je retrouve cette tension par moment. De l’autre côté, on a l’autre guitariste Felipe Sierra qui est plus démonstratif, à se déhancher les pieds joints. Quelques montées de guitares et des explosions qui rappellent les Psychotics Monks des débuts. Le batteur, sur certains passages, joue à la façon dont peut être jouée la batterie dans le jazz. Encore une fois, les premières parties sont importantes. Ne les loupez pas.
Esthétique seventies et palmiers anglais
Si on en croit leur chanteur, James Edward Bagshaw, c’est une première pour Temples à Strasbourg. Bonne nouvelle. Après plus de 10 ans d’activité, il était temps. Le changement de décor est rapide, on passe de Paris à Kettering au Royaume-Uni, option feuilles de palmier. Je ne connais pas de palmier qui pousse Outre-Manche. Mais nous ne sommes pas dupes, la référence à leur dernier opus, Exotico, est clairement affichée.
En ce début de concert, je suis comme focalisé sur le guitariste/claviériste Adam Smith et le batteur Rens Ottink. Il y a un truc! Ah bah oui : ils sont maquillés. Ce n’est pas Kiss non plus, mais ça interpelle. On me dit dans l’oreillette que le batteur nous rappelle Ziggy mais sans l’éclair. Ce maquillage rajoute surtout une couche à leur esthétique scénique. Les deux au centre sont vêtus de blanc et les deux sur le côté sont en noir.
Temples et son concert crescendo
Les premiers titres s’enchaînent et je dois dire que certains morceaux peinent à prendre leur envol. On reste parfois, mais pas souvent, sur sa faim. Je n’aime pas critiquer car c’est toujours facile. Mais passés ces morceaux stagnants, nous sommes face à un groupe qui sait enfin faire prendre des tours à ses instruments. La rythmique tient une très bonne place dans ce groupe. Et d’ailleurs le bassiste, Thomas Edison Warmsley, nous a gratifié de sa jolie voix sur un morceau. Il nous a chopés et emmenés dans son histoire, ce qui est assez rare pour un musiciens non chanteur.
Enfin, le concert se termine sur 2 morceaux aux antipodes, un plutôt tranquille et ensoleillé (“Shelter Song”) et l’autre (“Mesmerise”) nous gratifiant d’une partie centrale épique où James a pu nous faire profiter d’une très belle ligne de guitare sur sa Gretsch paraissant énorme comparée à lui. On ne le répètera peut-être jamais assez, mais la scène est définitivement l’endroit où se joue la musique. Et Temples s’apprécie mieux là que sur disques
On vous aura prévenu sur Rocknfool, octobre est un mois a se sortir de son canapé !
Texte : Bruno Geniller
Photos : Morgane Milesi