Francos de Montréal : Alain Souchon, en famille et en poésie
COMPTE RENDU – Alain Souchon était de passage aux Francos de Montréal pour un concert émouvant, entouré de ses deux fils. Une soirée en famille entre classiques intemporels et touchantes anecdotes.
Ce vendredi 20 juin 2025, je fête le début des vacances en m’offrant une séance nostalgie avec Alain Souchon et ses deux fils, Pierre Souchon et Ours, dans l’impressionnante et immense salle Wilfrid Pelletier.
Première fois que je pouvais enfin le voir sur scène, et du haut de ses 81 ans, je n’étais pas sûre d’avoir une autre chance de pouvoir le faire. Et puis aussi, et surtout, j’aime d’amour Alain Souchon depuis mon adolescence, ses titres en boucle sur mon lecteur CD et maintenant encore dans les playlists de mon compte Deezer. Les technologies ont changé mais pas mon amour pour lui. C’est donc parti pour une soirée qui s’annonce forte en émotions !

Jeanne Côté s’engage
En première partie, on se laisse happer par Jeanne Côté, belle découverte musicale venue de Petite-Vallée, avec une voix marquante et des textes sensibles. Avant d’entamer “Y peut mouiller”, Jeanne nous rappelle qu’aujourd’hui en tant qu’artiste (mais pas seulement) il est essentiel d’être engagé : on est bien d’accord avec elle. Chapeau aux programmateurs des Francos qui ont su trouver une belle introduction musicale à la famille Souchon.
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Voilà les Souchon !
Une entracte pas trop longue et les voilà ! Sur la scène épurée, un piano à queue, un clavier, des guitares. Alain Souchon entre en scène avec ses deux fils, “ses deux gars” comme il dit, et c’est touchant. On découvre Pierre Souchon et Ours, tour à tour, guitariste, pianiste et chanteur, accompagnant avec brio, amour et humour leur père.
J’avoue, je fonds en entendant sa voix et en le voyant sur scène, égal à lui-même, tout échevelé, en jean serré et chemise blanche, enthousiaste d’être sur scène et lui aussi plein d’humour, et d’amour pour ses deux fils, mais aussi pour son public et l’histoire de ses chansons. Tous les trois tissent rapidement et facilement un lien avec le public montréalais. Et pour cause ! C’est un petit bonbon de spectacle qu’ils nous offrent. Le travail de sélection parmi les 300 titres d’Alain Souchon n’a pas dû être facile mais il s’avère diablement efficace et bien vu.

Un répertoire toujours d’actualité
On traverse ainsi plusieurs époques, des Seventies à nos jours, de ses tubes incontournables (tous ou presque), aux nouveautés composées par ses fils (“Les montagnes de Corée”, “Pareil jamais”). On explore des thématiques diverses, de l’amour au politique, saupoudrées de poésie, de jeu de mots, d’espièglerie, parfois un peu d’ironie et toujours beaucoup de mélancolie, voire de gravité, certaines chansons nous rappelant tristement qu’elles sont toujours d’actualité (“Et si en plus y’a personne”, “Poulaillers Song”, “C’est déjà ça” ou “Petit tas tombé”).
Et puis un bel hommage est rendu aux duos mythiques de sa carrière, avec Laurent Voulzy bien sûr, en son et image avec nous, mais aussi Jane Birkin, l’occasion pour Alain Souchon d’un moment solo émouvant, privé de son “amie anglaise”, décédée en 2023.
Entre les différents morceaux, le trio nous partage des anecdotes drôles et touchantes sur leur vie et les chansons d’Alain, appuyées par des extraits projetés de vidéos musicales, familiales, d’interviews ou de films. Alain Souchon nous fait ainsi entrer subtilement dans son intimité tout en nous rappelant discrètement qu’il est une figure du patrimoine musical français. Le public est un peu mou tout en haut de la salle, mais en bas l’ambiance est là . En récompense, ce sera trois bis pour la foule sentimentale que nous formions ce soir là. Merci Alain Souchon !
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Texte : Eloïse Roussel – Photos : Victor Diaz Lamich
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