Coup de cœur francophone : le roller coaster acoustique de P’tit Belliveau à La Chapelle
COMPTE RENDU – P’tit Belliveau se produisait pour le grand retour des Salons acoustiques à La Chapelle. On vous raconte cette soirée chaleureuse.
Ça nous avait manqué ! Les Salons acoustiques à La Chapelle sont de retour cette année (la dernière édition ayant eu lieu en 2022) dans le cadre de Coup de cœur francophone.
Lors de l’annonce de l’artiste qui se prêterait au jeu pour ce grand retour, on a bondi de notre chaise. P’tit Belliveau. LE P’tit Belliveau et les Grosses Coques des Francouvertes 2019, le même P’tit Belliveau tête d’affiche aux Francos l’été dernier. En voilà un qui a fait du chemin, et pas qu’un peu. L’originaire de Baie-Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse a choisi de voler de ses propres ailes en indé et tout semble lui réussir.
Au café-bar Belliveau
Quand on entre dans la salle (originellement dédiée au théâtre et à la danse), on peut observer une projection “café-bar”, et divers objets vintage en vinyle rouge “genre” diner nord-américain, disposés au milieu de la scène (distributrice de Coca-Cola et canapé aux accoudoirs en forme de réacteurs de voiture, entre autres). La salle est pleine pour cette première de trois soirs.
P’tit Belliveau débarque avec une guitare acoustique, un t-shirt de Peanut Butter Sunday sur le dos. Acadie un jour, Acadie toujours. Il annonce le menu : ce soir il va faire de son mieux avec une guitare à six cordes. Lui qui a plus l’habitude du banjo sur scène. Les arrangements seront du mieux qu’il peut, car beaucoup de son répertoire est fait pour être joué en band. Le tout sera donc un mélange de reprises de sa jeunesse, de plusieurs vieilles chansons et d’une “brand new” en exclu. Le tout dans une ambiance de fin de soirée tardive dans la cuisine, avec les derniers amis.
Un plectre en moins, un chœur en plus

Le truc avec P’tit Belliveau, c’est le personnage, l’artiste lui-même. Et pas que son chiac, qui donne beaucoup de charme à ses prises de parole décomplexées et parfois malicieuses. Il commence par faire tomber son plectre dans sa guitare dès la première minute de spectacle. Puis s’en fait vite prêter un par Thierry Larose, qui le rejoindra plus tard pour une reprise de “True Love Will Find You in the End” de Daniel Johnston. La chance !
Il chante les solos instrumentaux à défaut de pouvoir les faire ou invite le public à chanter avec lui sans gêne. “J’aimerais d’avoir un John Deer”, “Income Tax”, ou “Mon drapeau Acadjonne vens d’Taiwan” dont le texte n’est “pas compliqué, c’est moi qui l’ai écrit !“. On vous défie aussi de ne pas rire quand la salle se met à faire la seconde voix de “Demain”. P’tit Belliveau, qui a toujours voulu avoir des choristes, est ravi du test live.
Un condensé de dopamine
On oublierait presque que P’tit Belliveau est en acoustique. Pas d’ampli, pas de micro, juste sa guitare et sa voix qui porte jusqu’au dernier rang, facile. Le public confirme avec enthousiasme. Et si parfois l’Acadien se mélange dans ses accords, il nous permet de prendre conscience de l’amplitude de l’exercice. Tout s’entend, tout se voit. Pour le coup, nous qui étions venus aux dernières éditions des Salons acoustiques, pouvons vous dire que celle de P’tit Belliveau caracole déjà en tête de notre podium personnel. Sa désinvolture et sa simplicité font des miracles dans nos cœurs : le public est à l’aise, chante, tape des mains, rit. C’est un condensé de dopamine.

En plus des titres de ses albums, P’tit Belliveau gratifie La Chapelle de plusieurs reprises, dont “Wabash Cannonball” de la famille Carter, “Folsom Prison Blues” et “Amarillo by Morning” de l’artiste country George Strait. Et pour couronner le tout, il joue pour la toute toute première fois “Rien qu’de même que c’est”, une nouvelle chanson sur le thème de l’amertume et du désabusement.
Le show se termine par un rappel (“L’église de St Bernard”) extraite de son dernier album paru en 2024. “C’est comme un roller coaster, mais en pire” a dit P’tit Belliveau en parlant de sa setlist. Nous on dirait plutôt que P’tit Belliveau en acoustique c’est plus efficace que de la vitamine C dans la grisaille automnale.
➜ P’tit Belliveau x Coup de cœur francophone, aussi le 23 et 24 octobre à La Chapelle scènes contemporaines.
Suis-nous sur Instagram, on poste plein de trucs chouettes !
Crédit photo : Emma Shindo
- Amouë, de la pop mélancolique comme on l’aime
- Warhaus, la fin d’un karaoke tour à Nancy
- Le Café de la Danse à guichets fermés pour Él Mató a un Policía Motorizado
- Tough Enough Festival : le rock est (toujours) à Bruxelles
- Charlotte Brousseau et Claudie Létourneau, un plateau double plein de promesses
