Cinq choses à savoir sur “Smoke on a Water” de Deep Purple
CULTE – Poin Poin Poin, Poin Poin Poin Poin, Poin Poin Poin, Poin Poin.
L’histoire du rock est ponctuée de petites histoires ravagées, de catastrophes et de désastres. C’est pour cette raison que le rock est si passionnant. Il y a la musique et il y a le contexte. L’un ne va pas sans l’autre. Et, il y a des événements qui vont donner naissance à des tubes interplanétaires.
Exemple : dans le genre riff culte gravé dans la mémoire collective, il y a “Satisfaction” des Rolling Stones, “Purple Haze” de Jimi Hendrix, “Whole Lotta Love” de Led Zeppelin, “Johnny B. Goode” de Chuck Berry, “Seven Nation Army” des White Stripes. Il y a aussi “Smoke on the water” de Deep Purple. Un riff d’anthologie que tout le monde connaît sans même connaître le nom du groupe.
Et puisque les papys du hard-rock ont été annoncés au festival Guitare en Scène, le 17 juillet prochain, pourquoi ne pas revenir sur leur titre le plus célèbre.
Au départ, un incendie
En décembre 1971, Deep Purple est en Suisse. Ils doivent enregistrer l’album Machine Head. Le 4 décembre, ils assistent à un concert de Frank Zappa and the Mothers of Invention au Casino de Montreux. Deux milles personnes sont présentes. Alors qu’ils interprètent “King Kong”, un homme tire une fusée éclairante. Le plafond prend flamme, puis les décors, puis l’édifice finit en cendres. Le public saute par le fenêtres du premier étage pour s’extirper du bourbier.
Roger Glover est frappé par une image qui lui reste en tête : une fumée si noire qu’elle recouvre le Lac Léman : Smoke On The Water. Le titre est trouvé, Ian Gillian, le chanteur, décide de raconter en détail l’expérience qu’ils viennent de vivre.
Un enregistrement compliqué
Les sessions d’enregistrement de Machine Head ont mal commencé. Deep Purple devait d’abord enregistrer au Casino de Montreux. Mais celui-ci étant devenu un tas de cendres, ils se sont installés dans “le Pavillon”. Manque de pot, les riverains se plaignent, le groupe faisant trop de bruit. Finalement, Claude Nobs, le fondateur du Montreux Jazz Festival, leur propose le Grand Hôtel de Territet, fermé au public pendant l’hiver. Deep Purple enregistre leur album ici grâce au studio mobile prêté par les Stones.
Une chanson qui n’a failli jamais exister
Le succès d’un titre tient à pas grand chose. Pour Deep Purple, c’est donc un incendie qui donne naissance à leur chanson la plus connue. C’est la dernière chanson écrite pour Machine Head. Il manquait sept minutes pour conclure, un titre pour terminer l’album. “Smoke on The Water” est encore à l’état de brouillon quand ils enregistrent, en janvier 1972.
Les petits emprunts…
La musique est fait de petit emprunt. Et Deep Purple n’échappe pas à la règle. Le riff que n’importe quel pré-pubère s’amuse à reprendre est aussi un copié-collé. Avant qu’elles n’entrent au panthéon du hard-rock, ces douze notes ont des airs de bossa nova. “Smoke On The Water” est librement inspiré du titre “Maria Quiet” d’Astrud Gilberto, sorti en 1966.
Une chanson dans l’histoire du hard-rock
“Smoke on The Water” n’est pas le premier single sorti par la maison de disques pour promouvoir Machine Head en 1972. C’était “Never Before”. Mais, elle n’a pas eu le succès escompté. Elle passe même complètement inaperçu aux Etats-Unis. “SOTW” est proposé l’année suivante. Il se classe à la quatrième place du Billboard 100.
Pour le groupe : “C’était juste un titre de plus. Quand vous enregistrez en studio, vous ne faites pas la différence entre une chanson pas mal et une super chanson. D’ailleurs, ce n’est pas vous qui décidez si un morceau va vraiment prendre de l’importance, c’est le public”. Résultat : elle est 434e dans la liste des 500 plus grandes chansons de tous les temps du magazine Rolling Stone.
- CCF24 Sandra Contour et Blondes Naturelles, Saturday Night de la drôlerie
- Les Rotondes, Real Farmer et Crows contre la brume de novembre
- CCF24 Caroline Savoie et Corail : un dimanche soir à la bonne franquette
- CCF24 Étienne Dufresne et Bobo Laurent : Plouf joyeux dans la piscine
- Serenades & Damnation de Dead Chic : un album à se damner