“Nés pour aimer” de Mort Rose, du love to love you from Québec

CHRONIQUE – Le groupe québécois Mort Rose a encore frappé. Avec “Nés pour aimer”, leur premier album, ils confirment leur statut de groupe le plus romantique du Québec.

Ils ne s’en sont jamais cachés, les quatre garçons de Mort Rose sont des lovers. C’est donc sans surprise que tout le kitsch de cette affirmation se retrouve au cœur et toutes les ramifications de leur tout premier album, Nés pour aimer, sorti sous la nouvelle étiquette du label Bonbonbon créé par l’un des membres du groupe (Alex Archambault). Un premier album réconfortant comme un plaid tout doux au coin du feu, coquin comme un clin d’œil lancé à la volée par un.e inconnu.e séduisant.e dans un café et chaloupant comme un move de fesses à la J-Lo feat Shakira à la mi-temps du Superbowl.

L’amour s’y décline dans toutes ses facettes les plus culcul la praline. C’est poussé à l’extrême, mais aussi 100% assumé. Les onze titres (dont “Bonjour”, une joyeuse intro quasi instrumentale) ne laissent pas de place au doute. Il est question de sentiments en veux-tu, en voilà, de déclarations explicites (“Laurence”, “Rachel”) ainsi qu’une touche d’amour déçu (“Petit matin triste”).

Tout cet amour dégoulinant condensé dans un album pop n’est pas rebutant. Loin de là. Une vague rétro 60’s de Beach Boys et de Frankie Valli nous submerge d’un coup. Un peu comme lorsque tu sors d’une rame new-yorkaise climatisée à outrance et que te retrouves accablé dans la torpeur moite et enivrante d’une station de métro assourdissante de la Grosse Pomme.

“On écrit juste des love songs baby”

Musicalement, c’est avec Benoît Parent que les quatre gars ont travaillé plusieurs mois au Studio B. Ils n’ont pas lésiné sur l’apport instrumental varié pour étoffer leur son tout en lui donnant des airs d’antan : des cordes pour le côté romantico-romantique bien senti, des percussions, des guitares, des synthés-orgues…

Nés pour aimer est sexy (“Chanson honnête”), rockabilly (“Kitsch Killer”, “You Wish”), et mielleux (“Cœur de miel”). Lexicalement, de “bébé” à “ange” en passant par du “love”, de la “langue” et des “baisers”, les textes n’y vont pas par quatre chemins pour nous parler d’amour lyrique et charnel. Tu ne peux pas louper le coche, ou alors tu portes des boules quies coulées à la forme de ton oreille sous un casque anti-bruits dernière génération. Heureusement, que l’on se rassure, Mort Rose est bel et bien conscient que parfois “le malheur, c’est vrai que ça existe” (“Love”).

En cette période de l’année plutôt grise et déprimante, un concentré de bons sentiments et de pop-rock dandinante n’est pas pour nous déplaire. Un album heureux à écouter sans se prendre trop au sérieux, en se lovant dans les bras d’un être cher ou devant une comédie romantique cheesy as can be.

Mort Rose sera en concert le samedi 18 juillet au Festival d’été de Québec.

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Crédit photo : Simon Duhamel